Nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau veut "rétablir l'ordre" en "priorité"

Il est le nouveau "premier flic de France". Bruno Retailleau a pris ce lundi 23 septembre ses fonctions de ministre de l'Intérieur lors de la passation de pouvoir avec son prédécesseur, Gérald Darmanin.

Le ténor républicain a affirmé avoir "trois priorités" à son poste: "rétablir l'ordre, rétablir l'ordre, rétablir l'ordre", a-t-il martelé.

"Pour vous, je ne lâcherai rien, je ne tolérerai aucune offense, aucune atteinte, bien sûr physique, mais pas plus pour les violences verbales", a-t-il déclaré en s'adressant aux forces de l'ordre, qui sont les "boucliers" de la République selon lui.

"Honte à ceux qui distillent dans leurs discours la haine des forces de l'ordre", a-t-il ajouté dans un commentaire acerbe contre ses adversaires politiques.

Quelques minutes avant, Gérald Darmanin avait déclaré partir "avec le sentiment d'avoir servi le mieux (qu'il) pouvait (son) pays" en souhaitant "(ses) vœux de réussite" à son successeur.

"Bien sûr, nous avons fait des erreurs, mais nous avons toujours fait de notre mieux", a-t-il assuré dans une prise de parole qui a laissé transparaître son émotion.

Un poids lourd de LR à Beauvau

Nommé samedi à Beauvau, Bruno Retailleau est l'unique poids lourd politique du nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier.

Patron stratégique du puissant groupe Les Républicains au Sénat depuis 2014, l'élu vendéen, teneur d'une ligne ferme en matière d'immigration, de sécurité ou de respect de la laïcité, n'a eu de cesse de dénoncer "le laxisme" de la macronie sur les sujets gérés par ce ministère.

À 63 ans, Bruno Retailleau accède à un poste gouvernemental après une longue carrière politique. Il a été successivement conseiller général de Vendée (1988-2015), député (1994-1997), président du conseil général de Vendée (2010-2015), président du conseil régional des Pays de Loire (2016-2017), sénateur puis président du groupe Les Républicains au Sénat (depuis 2014).

Attentes des syndicats

À Beauvau, ce passionné d'équitation, sera, comme ses prédécesseurs, sous pression des puissants syndicats policiers. UN1TÉ a déjà exigé "le respect des engagements pris envers les personnels de la police nationale, pour leur déploiement sans précédent qui a largement contribué au succès" des Jeux olympiques et paralympiques de Paris-2024.

De son côté, Alliance a expliqué souhaiter que le nouveau ministre "soit au soutien des policiers, qu'il les accompagne, leur donne les moyens de travailler et les défende lorsqu'ils sont injustement mis en cause, dans la continuité de son prédécesseur", ajoutant que "le premier enjeu était celui du budget 2025".

Ancien protégé de Philippe de Villiers au Mouvement pour la France, proche de l'ancien Premier ministre François Fillon, Bruno Retailleau est l'une des figures de la droite libérale-conservatrice.

Le profil de cet opposant au mariage pour tous fait grincer à gauche, où, outre son combat contre l'inscription de l'IVG dans la Constitution, certains ont ressorti des déclarations polémiques. Comme lors des émeutes de juin 2023, lorsqu'il expliquait les violences par "une sorte de régression vers les origines ethniques" de la part des "deuxième et troisième générations" de descendants d'immigrés. Ou lorsqu'il évoquait, en septembre de la même année, les "belles heures" de la colonisation française.

Article original publié sur BFMTV.com