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Nouveau coup de com' de Macron, qui échange avec des jeunes sur Snapchat

Emmanuel Macron répond aux questions des internautes sur Snapchat. - BFMTV
Emmanuel Macron répond aux questions des internautes sur Snapchat. - BFMTV

Une fois encore, la parole politique s’est exportée sur les réseaux sociaux pour atteindre une cible difficile à capter: les jeunes. Emmanuel Macron a délaissé le cadre strict de l’allocution télévisée pour répondre aux questions posées par des internautes sur le compte Snapchat du média Brut - aux plus de 2 millions d'abonnés - et diffusées ce samedi.

Caméra en mode "selfie", les adolescents et jeunes adultes se sont directement adressés, les uns à la suite des autres, au président de la République sur des thématiques variées.

Echange détendu

"Bonjour M.Macron, j'aimerais savoir pourquoi on n'a plus le droit de snapper un policier quand il frappe quelqu'un?", "C'est quand qu'on revient à notre vie d'avant?", "Que pensez-vous de la légalisation du cannabis?"...

De la même manière que les jeunes l'ont interrogé, Emmanuel Macron leur à répondu, face caméra. Dans ce cadre plus détendu, le chef d'Etat n'a pas abandonné son costume et sa cravate mais il a troqué son vocabulaire formel et élaboré pour un langage plus simple et spontané, parlant de "trucs (...) super bien", oubliant les négations et s'engageant à "snapper" d'autres vidéos avec des réponses plus courtes: "Je viens de me faire engueuler parce que la précédente était trop longue", s'amuse-t-il.

Ce mode de communication ne l'a pas empêché de s'exprimer d'une manière sérieuse et approfondie. Ainsi, quand une adolescente lui demande "peut-on être Arabe ou noir et ne pas avoir de conflit avec la police?", Emmanuel Macron répond:

"Oui on peut être victime de discriminations au logement, à l'emploi et dans les contrôles. Il y a quelques policiers comme ça, il y en a beaucoup d'autres qui sont noirs ou arabes et n'ont rien à voir avec le racisme. La meilleure chose à faire c'est signaler très vite et réagir. Dès janvier, grand sondage contre les discriminations et plateforme d'alerte pour signaler, pour qu'on puisse mieux former les policiers et réagir."

Regagner la confiance des jeunes

L'enjeu de cette stratégie de communication est de faire entendre à la jeunesse qu'il la comprend, qu'il ne la laisse pas tomber et qu'il sera le meilleur candidat pour la représenter en 2022. "Les personnalités politiques qui ont le courage de se lancer [sur les réseaux sociaux, NDLR] ont tout compris: elles tentent, elles s'améliorent", estime dans les colonnes de L'Obs Romain Pigenel, enseignant en communication politique à Sciences Po et ex-directeur adjoint du Service d’information du gouvernement sous François Hollande.

"J’ai toujours préféré que les politiques se jettent à l’eau, qu’ils tentent le coup, même si c’est plus ou moins bien fait. Il ne s’agit pas simplement d’un sujet de communication, c’est un sujet capital pour rétablir et garder le lien avec l’ensemble de la population française", analyse-t-il.

Emmanuel Macron sur Snapchat, Marlène Schiappa et Jean-Luc Mélenchon sur TikTok, Gabriel Attal sur Twitch... De tous bords, la classe politique s'empare des réseaux sociaux, d'une manière parfois un peu balbutiante. "Avec les innovations, au début on rit, et ensuite on se dit que finalement ils avaient raison", conclut Romain Pigenel.

Article original publié sur BFMTV.com