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Notre-Dame-des-Landes: Les accès libérés d'ici fin janvier, dit Collomb

PARIS (Reuters) - Les trois routes qui traversent le site de Notre-Dame-des-Landes, où le gouvernement a renoncé à mettre en oeuvre un projet d'aéroport, devront être rouvertes à la circulation d'ici la fin de la semaine prochaine, a déclaré jeudi le ministre de l'Intérieur.

Invité de CNEWS, Gérard Collomb a précisé que l'exécutif ferait "le tour" des autres projets d'aménagement contestés en France - Le Figaro évoque une cinquantaine de foyers potentiels - en vue d'évacuer les "zadistes" présents.

Le Premier ministre Edouard Philippe a donné jusqu'au 31 mars, fin de la trêve hivernale, aux quelque 300 occupants de la "zone à défendre" de Notre-Dame-des-Landes pour quitter le site.

"Dans les deux trois jours qui viennent nous souhaitons libérer les routes", a dit Gérard Collomb sur CNEWS, avant de fixer l'échéance à "la fin de la semaine prochaine".

"Nous préférons le faire par la discussion, la négociation, plutôt que de le faire en envoyant un certain nombre d'engins qui le feraient à leur place", a-t-il dit.

Les opposants au projet d'aéroport se sont engagés mercredi dans un communiqué à rouvrir la départementale D281, fermée depuis 2013. Ils ont toutefois souligné leur "refus de toute expulsion de celles et ceux qui sont venus habiter ces dernières années dans le bocage pour le défendre et qui souhaitent continuer à y vivre".

Le ministre de l'Intérieur a réaffirmé que les réfractaires seraient évacués par la force passée l'échéance du 31 mars.

"Ce camp avait été organisé comme une sorte de camp retranché, c'est même étonnant que pendant des années les gouvernements n'aient rien fait face à ce qui étaient de vraies machines de guerre", a jugé Gérard Collomb.

"PACIFIER"

"On ne peut pas vouloir faire appliquer le droit républicain dans nos banlieues et dire qu'une zone comme Notre-Dame-des-Landes sera une zone de non-droit", a-t-il ajouté.

La préfète de Loire-Atlantique a estimé jeudi qu'il fallait laisser du temps à la discussion.

"Un certain nombre de zadistes ont la volonté de rentrer dans l'Etat de droit", a dit Nicole Klein lors d'une conférence de presse. "Il faut laisser du temps à la discussion, à la négociation et à la médiation."

Gérard Collomb a déclaré que "quelques milliers" de forces de l'ordre étaient déployées dans le périmètre de la ZAD.

"Nous positionnons un certain nombre de forces dans le temps de manière à pouvoir contrôler ces lieux sur deux mois, trois mois, quatre mois, le temps qu'il faudra pour pouvoir arriver à pacifier", a expliqué le ministre.

Ce dispositif "coûte moins cher que si on avait fait Notre-Dame-des-Landes", a-t-il assuré. Sinon, "il aurait fallu pendant au moins dix ans (...) protéger de manière continue les travaux qui se seraient effectués", soit mobiliser "un tiers des compagnies françaises".

Quant aux agriculteurs expropriés, ils pourront récupérer leurs terres, a confirmé le ministre.

"A partir du moment où la déclaration d'utilité publique tombe (...), je crois le 12 février, ils peuvent prétendre à réoccuper leurs terres et à pouvoir reprendre tous leurs droits", a-t-il dit.

Le gouvernement se tient prêt à évacuer les autres zones cibles d'une contestation.

"Nous ferons avec le président le tour de toutes ces zones pour regarder quel est leur intérêt. Là où nous dirons nous avons un intérêt régional, national, à pouvoir défendre, nous évacuerons parce que nous voulons que dans ce quinquennat l'ordre républicain s'applique partout", a dit Gérard Collomb.

Parmi ces sites, le projet de Center Parcs de Roybon (Isère), le contournement ouest de Strasbourg (COS) ou encore le site d'enfouissement de déchets radioactifs à Bure (Meuse).

(Sophie Louet, avec Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse)