En Norvège, les parents laissent à leurs enfants énormément de libertés et ça peut nous inspirer
PARENTALITÉ - Hygge, fika, lagom… Pour ce qui est du lifestyle, les pays scandinaves nous inspirent déjà depuis plusieurs années. Un long papier du Guardian publié ce jeudi 11 juillet plébiscite un autre aspect de la culture nordique : l’éducation des enfants à la norvégienne. Plus précisément, leur apprentissage de l’indépendance.
Si tout le monde s’accorde à dire que l’autonomie est une bonne qualité à acquérir dans l’enfance, les Norvégiens vont plus loin. Selon le journal britannique, la parentalité à la norvégienne est définie par son laisser-faire. « C’est l’éducation en toute liberté, avec un accent mis sur l’indépendance, l’autodétermination, la responsabilité, le tout saupoudré d’activités en plein air », résume le journal.
Apprendre de ses erreurs et se responsabiliser
Dès l’âge de 6 ans, les enfants ont accès à un niveau d’indépendance qui donnerait des sueurs froides à certains parents français. Ils font les trajets entre chez eux et l’école seuls, organisent leurs après-midi comme bon leur semble, peuvent sortir vadrouiller pendant des heures, le tout sans avoir à rendre des comptes.
Et pas question de traquer leur position avec une montre GPS ou d’autres outils technologiques similaires. Une mère interviewée par le Guardian explique : « Pour moi, c’est très important de ne pas leur donner une fausse impression de liberté. Un jour, nous pensions que Nila avait disparu et même si je sais qu’on aurait pu savoir où elle était et être rassurés si elle avait eu l’une de ces montres, ce n’est pas la question. »
Sa fille avait en réalité été invitée pour le goûter chez les grands-parents d’une amie et n’avait pas vu l’heure passer. « C’était important qu’elle voit que nous étions inquiets et elle ne l’a jamais refait », argumente la mère. Apprendre de ses erreurs est un élément clé de cette approche parentale, souligne l’article.
Outre les escapades non surveillées, les enfants norvégiens sont aussi responsabilisés dans les tâches ménagères, qu’ils doivent partager avec leurs parents très tôt. Depuis ses 8 ans, la petite Nila est ainsi chargée du dîner familial un soir par semaine.
Loin des parents hélicoptères
Le Guardian explique l’origine de cette philosophie par plusieurs aspects. Les Vikings déjà traitaient leurs enfants comme des adultes. Mais ce sont les années de reconstruction après-guerre – durant lesquelles tout le monde, y compris les enfants, a dû mettre la main à pâte – qui ont vraiment forgé cette approche. À la même époque, la psychologue Åse Gruda Skard promouvait une éducation libre, en réponse à l’autoritarisme du passé.
Évidemment, si l’idée peut séduire sur le papier, l’appliquer dans la réalité est bien plus angoissant. Et puis, comme le rappelle le Guardian, la Norvège a l’avantage d’être l’un des pays du monde où le taux de criminalité est le plus bas. Laisser son enfant vadrouiller sans surveillance pendant des heures y est donc sûrement moins effrayant.
Mais le modèle norvégien souligne en tout cas les limites de l’approche opposée : les parents hélicoptères, qui contrôlent chaque millimètre de la vie de leur enfant. Dans un article de Madmoizelle, la psychologue clinicienne Aline Nativel Id Hammou rappelle ainsi : « En voulant tout maîtriser, tout contrôler, on empêche son enfant de bien se développer, et de s’épanouir. C’est finalement l’inverse de ce que voudraient ces parents ». Sans adopter chaque aspect de la parentalité à la norvégienne, l’accent mis sur l’autonomie et la relation de confiance entre parents et enfants a de quoi inspirer.
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