Norvège: le néonazi Anders Breivik reste en prison après le rejet de sa demande de remise en liberté

La justice norvégienne a rejeté mercredi 4 décembre une nouvelle demande de libération conditionnelle déposée par l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik qui avait tué 77 personnes en Norvège en 2011, a indiqué l'avocat du tueur à l'AFP.

"Ce n'est pas une surprise que la liberté conditionnelle ne lui ait pas été accordée", a déclaré l'avocat Øystein Storrvik.

"Le tribunal a relevé des évolutions positives chez (Anders Breivik) au cours des années qui se sont écoulées", s'est-il félicité. Lors de l'audience qui s'est tenue en novembre dans le gymnase de la prison de Ringerike, son client avait notamment de nouveau affirmé qu'il rejette désormais la violence.

21 ans de prison

Le 22 juillet 2011, Anders Breivik avait d'abord fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit victimes, puis tué 69 autres personnes, des adolescents pour la plupart, en ouvrant le feu sur un camp d'été de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utøya.

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L'extrémiste de droite, aujourd'hui âgé de 45 ans, reprochait à ses victimes de faire le lit du multiculturalisme qu'il abhorre. En 2012, il avait été condamné à 21 ans de prison, la peine maximale à l'époque, susceptible d'être prolongée aussi longtemps qu'il reste considéré comme une menace pour la société. Cette peine était assortie d'un minimum de dix ans.

Anders Breivik avait déjà été débouté le 1er février 2022 d'une première demande de libération conditionnelle anticipée. Le système judiciaire norvégien l'autorise à faire une telle demande un an après le rejet définitif - après épuisement des recours - de la précédente, une fois purgée la période minimale de la peine prononcée.

Risque de récidive

Selon le journal Aftenposten qui a vu la décision rendue par écrit mercredi par le tribunal norvégien, les juges ont estimé que Anders Breivik présentait le même risque de récidive que lorsqu'il a reçu son verdict en 2012.

Selon Øystein Storrvik, Anders Breivik va, dans un premier temps, faire appel du rejet de sa demande de libération conditionnelle, mais la cour d'appel n'est pas obligée de l'examiner. Comme lors de ses précédentes apparitions publiques, Anders Behring Breivik a utilisé l'audience pour tenter de faire passer des messages politiques.

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Vêtu d'un costume cravate noir, il s'était présenté le crâne rasé de façon à former un Z, le symbole utilisé par la Russie depuis le début de l'invasion de l'Ukraine en février 2022, et muni d'une pancarte comportant différents messages.

S'ils avaient exclu un état psychotique, des psychiatres avaient, dans une nouvelle expertise, relevé d'importants troubles de la personnalité, dépeignant un individu atypique en qui on ne peut pas nécessairement faire confiance.

Article original publié sur BFMTV.com