Nord Stream saboté : pourquoi la thèse de l’accident a été si vite exclue

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Vous avez sans doute vu ces images impressionnantes de la mer Baltique en train de bouillir. La raison de ce phénomène : trois fuites spectaculaires sur les gazoducs Nord Stream 1 & 2, qui relient la Russie à l’Allemagne. Des anomalies découvertes le 27 septembre, auxquelles s’ajoute une quatrième fuite découverte vingt-quatre heures plus tard par les gardes-côtes suédois. Comment de telles fuites ont pu arriver ? Cause naturelle, accident ou sabotage ? Alors que les chancelleries européennes accusent désormais Moscou, tous les indices semblent mener à un acte planifié, comme expliqué dans la vidéo que vous pouvez voir en haut de l’article.

Des fuites « classiques » ou « naturelles » sont-elles possibles ?

Des fuites sur les gazoducs, ça arrive « l’étanchéité parfaite n’existe pas », déclare François Cauneau, professeur à l’école des Mines. Une fuite « classique » peut survenir dans le temps, provoquer par la corrosion. Mais Nord Stream 1 a été mis en route en 2012 et Nord Stream 2 aurait dû être lancé s’il n’y avait pas eu la guerre en Ukraine.« Ce sont des installations récentes, on est sur de la technologie jeune et de qualité, donc on ne devrait pas avoir de problème de corrosion maintenant », explique Sami Ramdani, doctorant à l’institut français de géopolitique et associé à l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire.

Une autre hypothèse aurait pu être une cause naturelle comme un tremblement de terre, mais François Cauneau l’affirme « la Baltique n’étant pas une zone active sismiquement, c’est une hypothèse qu’on peut écarter d’emblée ». Un séisme dans cette région du globe aurait été un événement noté au-delà de ces seuls gazoducs.

Deux explosions sous-marines

La thèse du « sabotage » est donc la plus probable. C’est celle-ci qui est également privilégiée par les Européens pour expliquer les fuites spectaculaires des gazoducs Nord Stream. Une opération certes complexe mais nullement hors de portée d’une armée compétente. L’institut sismique suédois a enregistré deux explosions sous-marines, « très probablement dues à des détonations », avant l’incident, comme ses équivalents norvégien et danois.

L’hypothèse de défaillances accidentelles simultanées semblait d’ailleurs écartée dès mercredi 28 septembre. Quant à la méthode utilisée, elle reste inconnue tout comme l’auteur présumé. Si l’Union européenne n’a pas désigné de responsable, l’Ukraine a, elle, affirmé que ces fuites étaient le résultat d’une « attaque terroriste planifiée » par la Russie contre les pays européens.

De son côté, la Russie pointe du doigt les États-Unis. Moscou a sommé Joe Biden de déclarer qu’ils n’étaient pas responsables de ce « sabotage ». La Maison Blanche a donc répliqué à travers sa porte-parole du Conseil de sécurité nationale : « C’est ridicule » de la part de la Russie d’insinuer que les États-Unis pourraient être responsables des fuites sur les gazoducs Nord Stream, a-t-elle affirmé.

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