Noor et Alaa, petites soeurs piégées dans l'enfer de la Ghouta

La plus grande a 10 ans. Noor veille sur sa cadette de deux ans, Alaa. Elles sont prises au piège du conflit syrien, dans la Ghouta orientale. Les fillettes ont un message à faire passer : "Bonjour tout le monde, nous sommes des enfants de la Ghouta assiégée, on veut que le monde nous entende. On est assiégé depuis sept ans. On a été privé de jeu, de nourriture, de médicaments, d'eau. On ne peut pas aller à l'école à cause des bombardements aériens contre notre école. Il n'y a pas d'eau, pas d'électricité, pas de médicaments, pas de nourriture dans la Goutha orientale." La vie des fillettes se passe souvent sous terre. Elles racontent leur quotidien sur Twitter, filmées par leur mère, professeure d'anglais.Leur vie au jour le jour, jusqu'à ce bombardement, dans lequel Alaa est blessée. Selon Médecins Sans Frontières, plus de 600 personnes ont été tuées en une semaine. Les communications avec le docteur Bassam Bakri, notre contact sur place, sont souvent interrompues. Il crie au téléphone, après l'explosion d'une nouvelle bombe : "Maintenant, le générateur électrique a lâché ... Oh mon Dieu ça recommence!" La trêve quotidienne de cinq heures, décrétée par la Russie, n'a pas été respectée. Elle était sensée permettre l'évacuation des blessés, mais les combats ont continué. Et les victimes s'entassent dans des hôpitaux sans équipement. "On a des blessés, des morts qui arrivent depuis le matin, explique le médecin Amani Ballour, une jeune femme frêle. Nous on veut des actes, on ne veut pas des mots mais des actes."