Sans le nommer, Emmanuel Macron tacle Éric Zemmour sur la polémique des "prénoms français"

Le chef de l'État a déclaré ce mardi que "notre identité ne s'est jamais bâtie ni sur le rétrécissement, ni à des prénoms ni à des formes de crispation", une référence directe aux propos du polémiste sur les "prénoms français".

Emmanuel Macron a critiqué mardi l'idée d'une identité française "bâtie sur un rétrécissement, à des prénoms", visant sans le nommer Éric Zemmour, potentiel candidat en 2022, qui réclame une francisation des prénoms.

"Nous nous posons souvent dans le débat politique la question de notre identité", a dit le chef de l'Etat dans un discours à l'occasion de la visite du chantier de rénovation de la Bibliothèque nationale de France qui ne sera entièrement achevé qu'après l'élection présidentielle. "Mais notre identité ne s'est jamais bâtie ni sur le rétrécissement, ni à des prénoms ni à des formes de crispation", a-t-il commenté, évoquant pour la première fois publiquement les propositions du polémiste

Le président jusqu'ici discret sur les déclarations du polémiste

Éric Zemmour, qui ne cache pas ses ambitions présidentielles, a dit vouloir "obliger les gens à donner des prénoms français" parce qu'"appeler son enfant Mohamed, c'est coloniser la France". Le chef de l'Etat s'était toujours gardé jusque-là de commenter les positions de l'essayiste, déclarant ainsi lundi à Lyon qu'il n'était pas dans son rôle d'évoquer les candidats "potentiels" ou déclarés.

"Notre pays, notre nation a été bâtie par deux institutions, l'Etat et la langue". "Une langue dont l'épicentre aujourd'hui n'est plus sur ces rives de la Seine mais dans doute bien davantage vers le bassin du fleuve Congo", a-t-il déclaré mardi soir.

"Symptôme du vide"

Il a salué en revanche dans la BNF "un épicentre de notre histoire" et salué l'invention du dépôt légal, un modèle dans le monde, pour constituer une mémoire commune".

"Je veux rendre hommage à Nicolas Sarkozy et François Hollande qui ont tous deux posé les fondements de ce projet", a-t-il relevé.

Sur Europe 1 et Cnews, Nicolas Sarkozy a lui aussi critiqué mardi soir Éric Zemmour, selon lui un "symptôme du vide" du débat politique.

"La pression d'une pensée unique est telle, qu'elle a fini par vider le débat politique" et ce vide "permet aux excès, aux extrêmes, à tous ceux dont l'excès sert d'argumentation, de prendre toute la place", a insisté l'ancien président.

Article original publié sur BFMTV.com

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