La nomination de Pap Ndiaye à l'Éducation nationale fait hurler l'extrême droite
Les responsables du RN et de Reconquête! rivalisent de réactions outragées et dénoncent la présence d'un "militant indigéniste" et "anti-flics" dans le nouveau gouvernement.
POLITIQUE - Il existe des réactions qui sont facilement prévisibles. Celles (outragées) de l’extrême droite après la nomination de l’historien Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale en font partie. Après l’annonce du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne, les responsables du Rassemblement national et de Reconquête! rivalisent de postures indignées pour dénoncer le successeur de Jean-Michel Blanquer.
En cause, notamment : les positions de cet intellectuel reconnu au sujet de divers thèmes qu’exècre l’extrême droite, des violences policières aux luttes contre les discriminations à la visibilité des minorités.
“La nomination de Pap Ndiaye, indigéniste assumé, à l’Éducation nationale est la dernière pierre de la déconstruction de notre pays, de ses valeurs et de son avenir”, s’emporte Marine Le Pen sur Twitter, quand Jordan Bardella qualifie l’ex-directeur du musée national de l’Histoire de l’immigration de “militant racialiste et anti-flics”. Pas moins.
La nomination de Pap Ndiaye, indigéniste assumé, à l’Education nationale est la dernière pierre de la déconstruction de notre pays, de ses valeurs et de son avenir. Elisez un maximum de députés du @RNational_off pour protéger notre jeunesse des pires idéologies !#remaniement
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) May 20, 2022
Pap Ndiaye est un militant racialiste et anti-flics. Sa nomination est un signal extrêmement inquiétant envoyé aux élèves français au sein de l'Éducation nationale, déjà minée par le communautarisme. Avec ce #remaniement, Emmanuel Macron accélère la dislocation de la Nation.
— Jordan Bardella (@J_Bardella) May 20, 2022
“Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger”, a renchéri Éric Zemmour sur le même réseau social, alors que plusieurs de ses lieutenants et de militants sont en boucle sur le sujet. Porte-parole de Reconquête! et candidat aux législatives, Stanislas Rigault a consacré pas moins de trois tweets à cette nomination.
Défendu par SOS Racisme
“Le nouveau ministre Pap Ndiaye regrette que la France ne mette pas de statue de la Liberté en France pour les migrants”, s’alarme-t-il, quand le responsable de la stratégie numérique d’Éric Zemmour se demande “combien de Français vont chercher à retirer leurs enfants de l’école publique” après cette nomination.
Une levée de boucliers qui a fait réagir le président de SOS Racisme, Dominique Sopo. “Dans le gouvernement, il y a un noir: Pap Ndiaye. A peine nommé, il voit l’extrême droite se déchaîner contre lui. Heureusement qu’il y a des noirs et des Arabes pour mettre les racistes d’accord entre eux”, a-t-il tweeté. Une hostilité également dénoncée par l’eurodéputée EELV Karima Delli.
Dans le gouvernement, il y a un noir: Pap Ndiaye. A peine nommé, il voit l'#extremedroite se déchaîner contre lui.
Heureusement qu'il y a des noirs et des Arabes pour mettre les racistes d'accord entre eux! #RN#reconquete#papndiayepic.twitter.com/fI0bkhMRH4— Dominique Sopo (@d_sopo) May 20, 2022
Normalien, Pap Ndiaye a enseigné à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), à Sciences Po Paris et aux États-Unis, où il s’est notamment intéressé à l’Histoire sociale du pays. Né d’un père sénégalais et d’une mère française, l’historien est reconnu pour sa carrière brillante. Un CV prestigieux auquel ne font pas (du tout) référence ses détracteurs d’extrême droite.
À voir également sur Le HuffPost: L’annonce du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne
Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.
VIDÉO - Pap Ndiaye, un historien spécialiste des minorités devient ministre français de l'Education
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