Le Nobel de la paix 2024 décerné à une organisation japonaise pour sa lutte contre les armes nucléaires
Sur fond de guerre en Ukraine, au Proche-Orient et d'une cinquantaine autres conflits armés en 2023, l'organisation japonaise Nihon Hidankyo a reçu le prix Nobel de la paix 2024 "pour ses efforts en faveur d'un monde sans armes nucléaires".
Pour toile de fond une litanie de guerre, de l'Ukraine au Proche-Orient. Le prix Nobel de la paix a été décerné, ce vendredi 11 octobre, à l'organisation japonaise Nihon Hidankyo "pour ses efforts en faveur d'un monde sans armes nucléaires".
Ainsi que pour "avoir démontré par des témoignages que les armes nucléaires ne doivent plus jamais être utilisées".
En décernant ce prix à ce mouvement populaire de survivants des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, le Comité Nobel norvégien souhaite honorer tous ces survivants "qui, malgré leurs souffrances physiques et leurs souvenirs douloureux, ont choisi d'utiliser leur expérience coûteuse pour cultiver l'espoir et l'engagement en faveur de la paix".
Point d'orgue de la saison Nobel, ce prix était le seul à être décerné depuis l'Institut Nobel d'Oslo, ceux des autres disciplines l'étant à Stockholm.
L'an dernier, il était allé à la militante iranienne Narges Mohammadi, emprisonnée dans son pays, pour son combat contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort.
Vu le nombre de conflits armés recensés en 2023 - 59 soit près du double de leur nombre en 2009 selon l'Uppsala Conflict Data Program - certains experts suggéraient de ne pas décerner de prix Nobel de la paix pour 2024 comme cela a été fait à 19 reprises dans son histoire.
Au contraire, le comité Nobel norvégien estime qu'un tel contexte rend au contraire son attribution "peut-être plus importante que jamais". Le comité Nobel avait le choix entre 286 candidatures cette année.
Les hommes anglo-saxons majoritairement décorés en 2024
La saison Nobel a pour l'instant, comme souvent, fait la part belle aux hommes anglo-saxons avec sept Nord-Américains ou Britanniques récompensés, mais aussi à l'intelligence artificielle (IA).
Lundi, le prix de médecine a été décerné aux Américains Victor Ambros et Gary Ruvkun pour leur découverte des microARN, nouvelle classe de molécule ARN minuscule.
Le lendemain, celui de physique a récompensé le Britanno-canadien Geoffrey Hinton et l'Américain John Hopfield qui, tout en travaillant sur l'"apprentissage automatique" crucial pour le développement de l'IA, sonnent l'alarme sur cette technologie susceptible, selon eux, de devenir incontrôlable.
Le Nobel de chimie a été attribué mercredi à l'Américain David Baker et à un duo formé par un autre Américain, John Jumper, et le Britannique Demis Hassabis pour avoir percé les secrets des protéines, en s'appuyant sur l'IA et l'informatique.
Seule touche féminine et non-occidentale jusqu'à présent, l'autrice sud-coréenne Han Kang s'est vu décerner le Nobel de littérature jeudi.
Comme à l'accoutumée, le prix d'économie, ajouté en 1969 aux Nobel d'origine, fermera le bal lundi prochain.
Les Nobel, qui consistent en un diplôme, une médaille d'or et un chèque de 11 millions de couronnes suédoises (environ 970.000 euros), seront formellement remis le 10 décembre.