Publicité

Nissan va investir 7,65 milliards d'euros en Chine, vise le top 3

par Norihiko Shirouzu

PEKIN (Reuters) - Nissan Motor a l'intention d'investir 60 milliards de yuans (7,65 milliards d'euros) en Chine au cours des cinq prochaines années avec son partenaire local, avec pour objectif de s'installer parmi les trois principaux acteurs du premier marché automobile mondial.

Longtemps cantonné au second plan en Chine, Nissan et Dongfeng Group ont annoncé lundi, dans un entretien accordé à Reuters, qu'ils comptaient porter leurs ventes à 2,6 millions de véhicules d'ici 2022, contre 1,5 million l'an dernier.

Nissan veut développer ses véhicules électriques et sa marque locale Venucia, deux segments qui devraient bénéficier d'une forte hausse de la demande. Le groupe japonais veut aussi augmenter ses ventes de fourgonnettes et de camions.

Le marché automobile chinois est dominé par General Motors et Volkswagen depuis près de 20 ans, chacun ayant vendu 4 millions de véhicules en 2017. Nissan, avec Toyota, Ford et Honda, arrive loin derrière avec un peu plus d'un million de véhicules vendus par an.

"Nous souhaitons sortir du deuxième groupe et devenir l'un des trois premiers constructeurs en Chine" a dit Jun Seki, responsable de Nissan pour la Chine. "Nous devons appuyer à fond sur l'accélérateur."

Une partie de la stratégie consiste à poursuivre le développement des marques Nissan et Infiniti, a-t-il précisé.

Nissan et Dongfeng veulent augmenter le nombre de véhicules vendus chaque année par la marque Nissan de 500.000, à 1,6 million, et par Infiniti de 100.000, à environ 150.000, d'ici 2022, a-t-il ajouté.

Le projet de développement de voitures électriques est encore plus ambitieux: le groupe veut lancer 20 modèles électriques et vendre environ 700.000 voitures d'ici 2022, hors véhicules utilitaires légers (e-vans). Nissan a vendu environ 22.000 véhicules électriques en Chine l'an dernier mais il s'agissait principalement d'e-vans.

Les constructeurs automobiles accélèrent le lancement de véhicules électriques ou hybrides en Chine, notamment pour répondre aux quotas de production fixés par Pékin.

Le modèle Venucia, lancé avec son partenaire Dongfeng, est le troisième objectif prioritaire du groupe sur ce marché.

Nissan a commencé à vendre ce modèle en 2012, en concurrence avec les voitures à bas coûts de marques locales telles que celles lancées par Geely et Great Wall Motor.

Jun Seki a souligné que le renforcement de Venucia était une nécessité parce que les marques locales chinoises devraient bientôt rattraper les marques étrangères. L'an dernier, il s'en est vendu 10,3 millions contre 13,9 millions de marques étrangères.

Il s'est vendu 143.000 véhicules Venucia l'an dernier, en hausse de 22,7% par rapport à 2016, et l'objectif est d'en vendre 600.000 d'ici 2022, face à une vive concurrence locale.

"Aucun constructeur automobile mondial n'a une marque qui concurrence les marques locales à bas coûts à l'exception de nous-mêmes et de GM", a dit Jun Seki. "Venucia est notre atout et nous allons favoriser une croissance rapide de ce modèle."

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Bertrand Boucey)