Nilüfer Yanya, folk effleuré

La jeune révélation londonienne se produit ce mardi à Paris dans le cadre du festival Les femmes s’en mêlent.

Pour se faire entendre, la jeunesse londonienne s’est engouffrée dans le tunnel underground creusé dès le début des années 2000 par les pionniers du grime, genre de rap anglais posé sur des productions électroniques aux rythmiques minées. Chaque temps y est alors pris d’assaut par un flow en cascade, des beats en ricochets. Si l’explosive Little Simz, 23 ans (lire Libération du 10 janvier et ci-contre), a rejoint ce mouvement, d’autres en prennent le contre-pied. C’est le cas de Nilüfer Yanya, 21 ans, qui a choisi au contraire d’aménager dans ses chansons des plages de silence et de gommer tout bruit parasite. L’oreille inattentive n’y entendra peut-être qu’une chanteuse folk de plus, qui aurait ajouté quelques élégants arrangements électroniques pour se donner l’air de vivre avec son temps. Pourtant, le minimalisme de sa guitare claire et sa voix trop grave pour son âge ont tout de l’exception. Son tissu métaphorique est déjà mature, comme le prouve son nouveau titre The Florist, aux notes aussi fugaces que les relations qu’elle épingle dans le texte. Nilüfer Yanya est une vraie Londonienne cosmopolite : bercée par son père de musique turque pendant son enfance, elle porte aussi fièrement ses racines irlandaises et barbadiennes qui l’ont mise sur la voie d’une poésie sur laquelle il est imaginable de se déhancher (lire Libération du 25 février).

Les producteurs électroniques Bullion et Vasco se sont rués sur ses rares titres, déposés en toute indépendance sur Bandcamp et Soundcloud, et en ont révélé toute la puissance avec des remixes. Sur sa chanson Small Crimes, elle assène : «I am a vandal» a capella, calmant le brouhaha comme en étaient capables les XX des débuts. Celle qui a commencé par une reprise désossée de Hey, des Pixies, cite désormais Laurie Anderson comme une nouvelle influence. Depuis la sortie de son EP l’an dernier, elle s’active dans (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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