« Le Nigeria est véritablement à la croisée des chemins »
94 millions d'électeurs nigérians sont appelés aux urnes ce samedi 25 février pour élire un successeur au président sortant Muhammadu Buhari et choisir les membres du parlement fédéral. Le vote des jeunes sera particulièrement scruté, les moins de 35 ans représentant 39 % des inscrits sur les listes dans un pays où 65 % de la population a moins de 25 ans. La présidentielle s'annonce historique dans le pays le plus peuplé d'Afrique. D'abord, parce qu'elle est la plus ouverte – et la plus disputée – depuis le retour de la démocratie au Nigeria en 1999, et ensuite ces élections se tiennent dans un contexte particulièrement complexe pour la république fédérale de 36 états plus le territoire de la capitale fédérale Abuja. Toute l'Afrique observe ce qu'il se passe au Nigeria, car le pays connaît crise sur crise, ces dernières années. Les violences ont explosé, la corruption reste endémique, les jeunesses sans espoir, les classes moyennes ne veulent plus rester, elles prennent leurs jambes à leur cou à travers le mouvement « japa » (fuir, en yoruba). Malgré toutes ces données, le Nigeria reste un géant africain et la plus grande démocratie du continent. Le succès de ces élections pourrait bien redonner un nouvel élan démocratique dont l'Afrique a tant besoin et replacer le Nigeria dans une trajectoire de transformation plus apaisée et durable. Teniola Tayo, analyste politique et économique et également chargée de recherche associée au sein du think thank WATHI, b [...] Lire la suite