Niger: le bras de fer entre Orano et la junte militaire au pouvoir à Niamey se poursuit
Le géant français de l’uranium a annoncé, mardi 21 janvier, avoir engagé un deuxième arbitrage international contre l'État du Niger après la perte de contrôle de sa filiale Somaïr. Après une première requête lancée le mois dernier à la suite du retrait de son permis d'exploitation de la mine d'Imouraren, Orano entend cette fois « faire valoir ses droits » sur la production de l'entreprise qui exploite sa dernière mine encore activité dans le pays.
Orano a annoncé, mardi 21 janvier, avoir déposé une requête d’arbitrage contre l’État du Niger auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) basé à Washington, aux États-Unis.
Selon le spécialiste français de l'uranium, « ce contentieux est le dernier recours possible après plusieurs tentatives de résolutions amiables toujours restées sans réponses » du différent qui l'oppose à la junte militaire au pouvoir à Niamey au sujet de la Somaïr. Dans ce dossier, Orano dénonce « l’entrave de l’État du Niger dans la commercialisation de la production » de sa filiale nigérienne dont il est actionnaire à 63,4 % - la dernière du groupe français encore en activité dans le pays. Selon l'entreprise, ce comportement de Niamey n’a fait « qu’aggraver la situation financière » de la Somaïr.
En conséquence de quoi, le groupe français prévoit de « réclamer de dommages et intérêts » et de « faire valoir ses droits sur le stock » de concentré d’uranium évalué le mois dernier à quelque 300 millions d’euros.