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Xavier Niel a porté sa part potentielle dans T. Italia à 15,143%

Xavier Niel a porté sa participation potentielle dans Telecom Italia à l'équivalent de 15,143% des droits de vote, a annoncé vendredi l'autorité des marchés financiers en Italie. /Photo prise le 27 octobre 2015/REUTERS/Benoît Tessier

MILAN (Reuters) - Xavier Niel a porté sa participation potentielle dans Telecom Italia à l'équivalent de 15,143% des droits de vote, a annoncé vendredi l'autorité des marchés financiers en Italie.

Cette participation est détenue via des options et d'autres positions, précise la Consob.

Le fondateur d'Iliad a surpris les marchés jeudi en prenant une position potentielle dans Telecom Italia, suscitant des interrogations sur sa cohabitation avec le premier actionnaire de l'opérateur italien, Vivendi et son patron Vincent Bolloré.

L'action Telecom Italia a terminé en hausse de 0,55% à 1,269 euro vendredi en Bourse de Milan.

Le gouvernement italien a réagi à ces péripéties en déclarant qu'il suivait la situation de près, Telecom Italia étant considérée comme une société stratégique.

"Ce qui convient le mieux au pays est que tout changement parmi les actionnaires (...) respecte l'objectif qui est de renforcer industriellement une société qui, comme Telecom Italia, est stratégique pour le développement du système de télécommunications de l'Italie", a dit Claudio De Vincenti, secrétaire général du gouvernement du président du Conseil, Matteo Renzi. Il a ajouté que tout changement de l'actionnariat de l'opérateur devait respecter le droit boursier.

Selon une source proche du dossier, les autorités antitrust italiennes ont demandé à Xavier Niel de leur communiquer les "minutes" de son conseil concernant l'achat de la participation dans Telecom Italia, ajoutant que cela pourrait déboucher sur l'ouverture d'une enquête qui serait menée conjointement avec les autorités antitrust européennes.

Bien qu'il ne soit pas un actionnaire direct de Telecom Italia, l'Etat italien peut intervenir s'il juge que l'évolution de la situation met en péril l'intérêt public.

Pour sa part, le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron, a dit ne pas voir de caractère hostile dans l'irruption de Xavier Niel dans Telecom Italia. "Je comprends que ce sont des montées au capital, je n'en vois pas à ce stade le caractère hostile, en tout cas il n'a pas été annoncé comme tel", a-t-il déclaré vendredi à la presse.

A la question de savoir si le gouvernement italien l'avait contacté sur ce dossier, Emmanuel Macron a répondu : "Non, mon homologue italien ne m'a pas appelé sur ce sujet. Il ne s'agit pas en l'espèce de compagnies publiques, il s'agit d'entrepreneurs privés. Quand un entrepreneur privé investit en France, j'appelle rarement mes homologues étrangers."

(Agnieszka Flak, Valentina Za et Francesca Landini, avec Gregory Blachier à Paris, Bertrand Boucey, Wilfrid Exbrayat et Juliette Rouillon pour le service français)