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Manuel Valls répond à Nicolas Sarkozy sur la "chienlit"

Nicolas Sarkozy a qualifié de "chienlit" la situation en France, évoquant notamment les incidents à Air France, la fusillade en Seine-Saint-Denis, la grève des médecins libéraux ou encore la crise de l'élevage. /Photo prise le 16 septembre 2015/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - Manuel Valls a qualifié mardi de "dangereux" les mots utilisés par des responsables des Républicains, dont Nicolas Sarkozy, pour décrire la situation en France - des incidents à Air France, à la fusillade en Seine-Saint-Denis en passant par la grève des médecins libéraux ou la crise de l'élevage. Le Premier ministre a accusé l'opposition de vouloir "abattre les corps intermédiaires" en réponse à une question d'Alain Chrétien, député Les Républicains qui s'est dit scandalisé par les violences commises lundi contre des responsables d'Air France, les qualifiant de "chienlit". "Ce mot chienlit, l'expression qui a aussi été la vôtre, comme celle de Nicolas Sarkozy, sont des mots dangereux et je crois que de plus en plus il y a un débat dans le pays. Alors affrontons-le, ce débat", a dit Manuel Valls lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale. Le Premier ministre a accusé l'opposition de vouloir remettre en cause les syndicats. "Eh bien non, la négociation, le dialogue social, le respect des codes intermédiaires, le respect de la démocratie, des syndicats comme des élus, comme des associations et derrière cela, tout simplement des Français, nous cette idée de la France, nous la défendrons", a dit Manuel Valls. Plus tôt dans la journée, des élus ont rapporté des propos sévères pour le gouvernement tenus par Nicolas Sarkozy devant le groupe Les Républicains de l'Assemblée nationale. "On n'est pas en 1793. On ne peut pas accepter que deux dirigeants soient au bord de se faire lyncher par des hommes en tenue de syndicaliste, avec des syndicats qui ont pignon sur rue et qui ont tous appelé à voter pour Hollande en 2012", a déclaré l'ancien chef de l'Etat. "C'est la chienlit, c'est le délitement de l'Etat", a ajouté le président des Républicains, selon des députés présents. Le terme de "chienlit" pour décrire une situation de désordre public a été popularisé par le général de Gaulle lors des manifestations de mai 68. Il avait notamment déclaré :"La réforme, oui ; la chienlit, non." Manuel Valls a apporté mardi un soutien appuyé à la direction d'Air France au lendemain des violences qui ont suivi l'annonce d'un plan de redressement de la compagnie aérienne française. La ministre de la Justice Christiane Taubira a de son côté commandé un rapport sur la fusillade sanglante de Seine-Saint-Denis au cours de laquelle un policier a été grièvement blessé par un malfaiteur signalé pour radicalisation. (Emile Picy et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)