Nicolas Offenstadt : «Un récit national est une négation de l’Histoire comme discipline scolaire»

François Fillon en 2014.

Pour ce professeur à l'université Paris-I, l'enseignement que souhaite François Fillon de hauts faits, de grandes figures, de symboles... qui s'accompagnerait d'un abandon de l'esprit critique, ne peut trouver l'assentiment d'aucun historien sérieux.

François Fillon ne veut pas qu’on oublie qu’il est candidat à la primaire à droite. Pour exister entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, l’ancien Premier ministre a enchaîné les déclarations chocs sur l’éducation lors d’un meeting dimanche sur ses terres sarthoises. Il souhaite «revoir l’enseignement de l’Histoire à l’école primaire» afin que les professeurs ne soient «plus obligés d’apprendre aux enfants à comprendre que le passé est source d’interrogations».

«Si je suis élu président de la République, je demanderai à trois académiciens de s’entourer des meilleurs avis pour réécrire les programmes d’Histoire avec l’idée de les concevoir comme un récit national», a-t-il déclaré. Pour François Fillon, qui a également été ministre de l’Education, «le récit national c’est une Histoire faite d’hommes et de femmes, de symboles, de lieux, de monuments, d’événements». Nicolas Offenstadt, est farouchement opposé à l’idée d’un «récit national» comme enseignement de l’Histoire à l’école, qu’il considère comme un abandon de l’esprit critique.

D’où vient cette notion de l’Histoire comme un «récit national» ?

L’idée d’un récit national est une conception qui vise à glorifier le rôle de la France dans l’Histoire ou à l’idéaliser. Cette conception correspond notamment à l’enseignement de l’Histoire au XIXe siècle, sous la IIIe République. On parle aussi de «roman national». Dans cette perspective, l’Histoire aurait une fonction unificatrice et aujourd’hui protectrice mais souvent au mépris de l’enseignement critique. C’est prendre le postulat que la population a besoin d’un tel récit pour être rassurée. La conjoncture avec les attentats a donné du matériau combustible à ces discours politiques.

Est-ce qu’un (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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