Nicolas Mathieu réécrit Bruno Le Maire, et c’est magistral

L’écrivain Nicolas Mathieu a réécrit ce dimanche 30 avril un passage du dernier roman de Bruno Le Maire,  « Fugue américaine ».
L’écrivain Nicolas Mathieu a réécrit ce dimanche 30 avril un passage du dernier roman de Bruno Le Maire, « Fugue américaine ».

L’auteur de « Leurs enfants après eux » a remanié le passage érotique du dernier roman de Bruno Le Maire, « Fugue américaine », avec une prose quelque peu plus délicate.

INSOLITE - Bruno Le Maire aura au moins réussi à devenir la source d’inspiration d’un prix Goncourt. Après la polémique qui a éclaté sur les réseaux sociaux autour d’un passage érotique de la Fugue américaine, sorti ce jeudi 27 avril, l’écrivain Nicolas Mathieu a voulu redonner ses lettres de noblesse au récit du ministre de l’Économie.

Dans son roman, Bruno Le Maire fait conter à son narrateur, Oskar, ses ébats avec une certaine Julia : « Il lui arrivait de soulever son t-shirt gris pâle pour exhiber ses seins. “Tu as vu comme ils sont gros aujourd’hui ? Tu as vu, Oskar ?” Elle le retirait totalement, dévoilant dans le creux de ses aisselles des petits points rouges comme des piqûres de moustique. Elle me tournait le dos ; elle se jetait sur le lit ; elle me montrait le renflement brun de son anus : “Tu viens Oskar ? Je suis dilatée comme jamais.” »

« Les passages érotiques de l’ouvrage ministériel ont fait jaser sur les réseaux hier, avec un peu d’excès », écrit le prix Goncourt ce dimanche sur son compte Instagram. « Quel morceau de cette nature ne semblerait pas ridicule tiré de son contexte », s’interroge Nicolas Mathieu, qui s’est néanmoins lancé dans un « petit exercice de style ». Et l’écrivain de bluffer les internautes avec sa version des ébats entre les deux personnages du roman du numéro 3 du gouvernement.

Comparaison peu flatteuse

« Quand venaient ses règles, elle ne se tenait plus. Quelque chose de fauve tournait dedans, qui la faisait alors se trémousser, sur son fauteuil, au bureau, dans sa caisse, chercher à s’ouvrir, la rendait moite, molle, nerveuse, pleine du besoin de se fendre, de s’étancher », écrit l’écrivain à succès. « Elle aurait voulu soulever son t-shirt, tomber son jean, sentir des yeux d’inconnus sur sa peau, éclater de ce mauvais vide qui tournait en elle, la faisant si lourde et mal fichue, fondante et gonflée comme un organe. »

Et de poursuivre, comme vous pouvez le lire dans la publication ci-dessous : « Elle voulait qu’il la voie toute, même le laid, même ce qui d’ordinaire faisait honte, la brûlure de l’épilation sous les bras, les rougeurs et les veines, les marques du linge, l’épaisseur piquée, mouvante sur les cuisses, le secret de son cul, le sombre froncement qui était l’intimité à sa limite et que soudain nue, penchée et sans vergogne, elle exhibait en s’écartant à deux mains. »

Le passage en question du roman de Bruno Le Maire suscite de très nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, entre moqueries et circonspection, certains lecteurs jugeant le style du ministre relativement mauvais. Ce n’est pourtant pas le premier roman de Bruno Le Maire, qui a signé plus d’une dizaine de livres depuis 2004.

À voir également sur Le HuffPost :

VIDÉO - Patrick Bruel, Nicolas Mathieu... Quand les artistes s'opposent à la réforme des retraites

Nicolas Mathieu compare l’allocution de Macron à un « PV de comité d’entreprise »

Macron est-il vraiment plus détesté que Sarkozy et Hollande avant lui ?