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Nicolas-Jean Brehon : "La monnaie est devenue l'image de la désagrégation du pouvoir"

La tribune de Nicolas-Jean Brehon : "'L'Anaconda dans le lustre.' L'expression a été inventée par un sinologue américain. Une épée de Damoclès revisitée façon frayeur tropicale. Les gens savent qu'il y a quelque chose d'horrible au-dessus de leur tête mais ne savent pas quand ni si elle va leur tomber dessus. L'anaconda du moment, c'est la dette.

Le risque associé à l'explosion de la dette publique est d'abord économique. Le défaut de paiement paraît exclu. La France parvient toujours à rembourser sa dette quand elle arrive à échéance… en empruntant à nouveau. D'ailleurs, le rachat des titres de dette des États par la Banque centrale européenne (BCE) depuis 2015 donne une sécurité aux prêteurs. En revanche, on ne peut exclure que la dette coûte plus cher. Les États n'empruntent pas tous au même taux. Plus les acheteurs d'obligations ont confiance dans l'émetteur et moins les taux sont élevés. Le différentiel entre la Grèce et l'Allemagne est de 1,5% par exemple. La confiance dans la France est-elle durable? Manifestations, grèves, émeutes, et surtout l'impression d'un État dépassé peuvent finir par inquiéter les investisseurs. Une hausse de 1% des taux d'emprunt coûterait 20 milliards par an.

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La dette finance la paix sociale

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Le risque politique est plus grave. Les fondements de l'endettement français ont évolué. Jadis, l'État empruntait pour financer ses investissements. C'est encore la règle appliquée aux collectivités locales. Il s'agit d'une dette parfaitement saine, su...


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