Nicolas Bedos jugé pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel : le point sur les accusations
VIOLENCES SEXUELLES - Le réalisateur et comédien comparaît ce jeudi 26 septembre au tribunal correctionnel de Paris. Nicolas Bedos est accusé d’agressions sexuelles et de harcèlement sexuel dans trois affaires distinctes. Des faits qu’il qualifie jusqu’ici de comportement « accidentel », généré par un état d’ébriété excessif, par la voix de son avocate. Le metteur en scène à qui on doit La Belle Époque et Monsieur et Madame Adelman risque une peine de prison ferme.
En novembre dernier, et ce alors que sa nouvelle réalisation, la série avec Jean Dujardin Alphonse, était mise en ligne sur Prime Video, le réalisateur faisait la une de l’actualité. Il était (à nouveau) accusé d’agression sexuelle et convoqué devant le tribunal correctionnel pour des faits présumés remontant à l’été.
Dans la nuit du 2 juin 2023, Nicolas Bedos aurait commis un attouchement sur une jeune femme dans la boîte de nuit « Sauvages », posant la main sur son entrejambe sans son accord d’après la plaignante. Après l’avoir insultée, il aurait ensuite été sorti de la discothèque par un vigile. Lors de l’audience, qui s’est tenue au début du mois de février 2024, le tribunal avait finalement décidé de renvoyer son procès au mois de septembre, d’autres accusations étant venues s’ajouter au dossier depuis les premières révélations. Nous y sommes.
Nicolas Bedos est donc aussi devant la justice pour deux autres affaires ce jeudi 26 septembre. Lors d’une autre soirée au « Sauvages », Nicolas Bedos aurait cette fois « embrassé dans le cou » par surprise une jeune serveuse, Emma G., la nuit du 11 mai 2023, et ce alors qu’il était dans un « état d’ébriété manifeste ». Un acte assimilable à une agression sexuelle par la justice et c’est donc à ce titre qu’il sera jugé.
Le réalisateur est également poursuivi dans une troisième affaire dont les faits présumés remontent à 2018. Il s’agit cette fois-ci de « harcèlement sexuel », commis sur une autre femme, Clémence A. entre le 14 et le 15 juin 2018 lors d’une soirée chez un proche du réalisateur à Paris. Il aurait suivi la jeune femme aux toilettes, tenté de l’embrasser puis devant son refus, lui aurait craché au visage selon ses dires.
Aucune de ces deux femmes n’a déposé plainte.
La plainte pour viol contre Nicolas Bedos classée sans suite
C’est pour ces trois affaires que le réalisateur est devant la justice ce jeudi. Mais Nicolas Bedos a été visé par d’autres accusations. En effet, suite aux toutes premières révélations concernant le réalisateur en juin dernier, plusieurs autres femmes, victimes présumées, se faisaient connaître, donnant lieu à des signalements à la justice et à la publication d’une enquête de nos confrères de Mediapart en juin 2023.
Parmi les témoignages réunis, il y a plusieurs évocations de comportements déplacés et d’agressions sexuelles, pour la plupart en boîte de nuit. Mais aussi une accusation de viol qui serait survenu en 1999 au domicile de la famille Bedos. Toutes les femmes qui témoignaient alors auprès de Mediapart mentionnaient avoir eu un déclic au mois de juin, en apprenant que la défense de l’acteur mettait en avant l’aspect « accidentel » de son comportement et sa consommation excessive d’alcool.
Le parquet de Paris avait donc ouvert, suite à ces signalements, une enquête préliminaire pour viol et agression sexuelle au début du mois de juillet 2023. Mais l’enquête avait ensuite été classée sans suite pour prescription.
La défense de Nicolas Bedos
Depuis plus d’un an et demi, Nicolas Bedos n’a jamais pris la parole concernant les accusations qui sont portées contre lui. En revanche, par la voix de son avocate Maître Julia Minkowski, le caractère « accidentel » de ces comportements et l’état d’ébriété du réalisateur au moment des faits ont été avancés à chaque fois, tout comme « l’oubli » des faits de la part de l’accusé.
Un argument également mis en avant par la compagne de Nicolas Bedos, Pauline Desmonts. Sur le plateau de Quelle Époque en janvier dernier, elle avait pointé du doigt l’effet MeToo, balayé les accusations de violence sexuelle et mis en avant « un problème d’excès, de fête, d’alcool, dans un cadre vraiment festif ».
À son tour, son ancienne compagne Elsa Zylberstein a pris la parole il y a quelques jours pour défendre le réalisateur. « Depuis un an, Nicolas ne sort plus de chez lui. Il a quitté Paris et ne boit plus une goutte d’alcool », avançait-elle dans les colonnes de La Tribune le 15 septembre. La comédienne précisait par ailleurs que Nicolas Bedos avait « fait son examen de conscience et attend le procès dans le calme ».
Ce jeudi 26 septembre, Nicolas Bedos sera présent à l’audience, selon son avocate, Me Julia Minkowski. Tout comme la première plaignante. « Elle appréhende l’audience », a déclaré à l’AFP son avocat Me Tewfik Bouzenoune, « mais elle est déterminée et elle sera présente pour évoquer les faits ainsi que les conséquences sur sa santé psychique ».
Pour l’accusation de harcèlement sexuel, le réalisateur encourt une peine maximum de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Pour les accusations d’agression sexuelle qui pèsent contre lui en revanche, Nicolas Bedos risque jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende, l’ivresse étant une circonstance aggravante du délit comme le précise l’article 222-28 du Code pénal.
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