Le Nicaragua, destination touristique en 2025 ? La suggestion polémique du “New York Times”
Après avoir provoqué la colère du Mexique avec un reportage sur la production de fentanyl, The New York Times (NYT) fait désormais face au courroux des Nicaraguayens. Et plus précisément des opposants au régime autoritaire de Daniel Ortega.
Le 7 janvier, le quotidien new-yorkais a publié sa traditionnelle liste des destinations touristiques à visiter en 2025, et parmi celles-ci figure le Nicaragua. Dans son article, le NYT fait, sans surprise, l’éloge des “jungles tropicales”, des “villes coloniales pittoresques” ou encore des “longues plages” du pays d’Amérique centrale.
Cependant, comme le souligne le journal nicaraguayen La Prensa, les opposants au pouvoir autocratique ainsi que les exilés du pays ont qualifié l’article d’“irresponsable”, notamment en raison de la répression à laquelle les habitants sont soumis.
Dans une publication sur X, relayée par le quotidien, le journaliste banni et ancien prisonnier politique Miguel Mendoza n’a pas hésité à fustiger ses confrères new-yorkais : “Savent-ils [les journalistes] que, parce qu’ils ont stupidement voyagé au Nicaragua, plusieurs youtubeurs étrangers ont été terrorisés par les agents du régime ?”
Comme le mentionne La Prensa, le journaliste fait allusion aux multiples plaintes de journalistes étrangers, de créateurs de contenus et d’influenceurs qui ont subi “plusieurs abus” de la part d’agents de la dictature “au sein des aéroports et des postes frontaliers”.
Son una vergüenza @nytimestravel; ¿Sabrán que por pendejos de viajar a Nicaragua, varios youtubers extranjeros han sido asustados por la guardia del régimen? https://t.co/itIUVsxXt7
— Miguel Mendoza (@Mmendoza1970) January 12, 2025
“Alerte aux voyageurs”
Ainsi que le souligne le média Centro América 360, l’article américain, qui place le Nicaragua à la quatorzième place des pays à découvrir, a été publié seulement un mois après que le département d’État des États-Unis a mis à jour son “alerte aux voyageurs”, plaçant désormais le pays au niveau trois. À ce niveau d’alerte, l’ambassade des États-Unis au Nicaragua demande aux voyageurs américains de “reconsidérer leur voyage en raison de l’application arbitraire des lois” et “du risque de détention injustifiée”.
Par ailleurs, les alertes de l’ambassade américaine n’ont pas empêché la dictature de se servir de l’article new-yorkais pour amplifier sa propagande et redorer son image, “alors que les persécutions politiques et un climat d’insécurité pour les résidents et les touristes persistent”, écrit Centro América 360.
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