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Ni raciste, ni d'extrême droite? Les Républicains se déchirent à l'évocation d'Éric Zemmour

Eric Zemmour le 22 avril 2021 à Paris - JOEL SAGET © 2019 AFP
Eric Zemmour le 22 avril 2021 à Paris - JOEL SAGET © 2019 AFP

Au sein du parti Les Républicains, le cas Zemmour provoque des remous et divise. Plusieurs cadres du parti hésitent par exemple sur la terminologie à adopter pour qualifier l'idéologie de celui qui entretient le flou autour d'une candidature à l'élection présidentielle.

"Non", Éric Zemmour n'est pas raciste. D'extrême droite? "Non, il est Zemmour", a opposé dimanche le patron du parti Christian Jacob, invité de BFM Politique. "Je connais Éric Zemmour, je ne partage pas cette ligne décliniste où c'est chaque jour 'la guerre civile va arriver'", s'est borné à indiquer le député de Seine-et-Marne.

"Je le respecte, il est sans doute utile au débat politique. Mais il y a des valeurs que l’on ne partage pas avec Éric Zemmour", avait d'abord posé Christian Jacob mercredi sur France Inter.

Ciotti botte en touche

Dimanche soir, sur notre antenne, Éric Ciotti a également évoqué le cas du polémiste mais sans se prononcer explicitement. Le député avait provoqué une vive polémique début septembre en déclarant qu'il voterait pour Zemmour en 2022 en cas de second tour face à Macron. Une assertion qu'il n'a pas réitérée ce week-end.

"J'ai la conviction que le seul candidat qui peut battre Emmanuel Macron sera un candidat issu des Républicains, tout le reste ne va faire qu'aider Emmanuel Macron", s'est cantonné à dire le député des Alpes-Maritimes.

"Si par hypothèse il y avait ce duel (Macron-Zemmour, NDLR), mais je n'y crois pas, c'est Emmanuel Macron qui le gagnerait", croit savoir Éric Ciotti, jugeant qu'"il y aurait une mobilisation" contre l'ancien journaliste.

L'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy, à rebours de sa famille politique, a déclaré ce lundi matin sur Public Sénat qu'il ne voyait pas ce qui "empêcherait" Éric Zemmour d'être candidat au congrès LR, avançant pour justifier sa position qu'"on ne peut pas réduire l'espace de la discussion".

"Ligne rouge"

"Il y a une ligne rouge intangible, qui est fixée par Les Républicains et par la droite, c'est que nous n'acceptons pas les alliances avec l'extrême droite, nous ne faisons pas ces alliances, et quand on veut les faire, eh bien on n'appartient pas à la famille de la droite et du centre", a critiqué Valérie Pécresse ce lundi sur BFMTV.

Si la présidente de la région Île-de-France ne taxe pas le polémiste d'extrême droite, elle critique toutefois les accointances qu'il a avec cette frange de l'échiquier politique.

Une retenue que n'observe pas Jean-François Copé, ce lundi sur franceinfo: "Oui", Éric Zemmour est d'extrême droite, a tranché le maire de Meaux, car "il défend ses thématiques", a-t-il justifié.

"Quand vous lisez, quand vous écoutez Éric Zemmour, vous retrouvez - si vous avez un peu de connaissance de tout cela - l'extrême droite de Charles Maurras", notamment du fait de la thèse soutenue par Éric Zemmour qui est la "théorie du grand remplacement".

"Ça fait 20 ans qu'on tient bon avec Le Pen, je voudrais bien savoir pourquoi, tout d'un coup, on lâcherait avec Zemmour qui reprend exactement le même fil conducteur", compare l'ancien ministre du deuxième quinquennat de Jacques Chirac.

"On est arrivé à un niveau de délire qui, dans l'indifférence intellectuelle générale", ou "l'absence d'indignation, la banalisation", "commence à peser lourdement", s'est alarmé l'ancien président de l'UMP. "À un moment, il faut qu'on réalise quand même qu'on entend avec M. Zemmour un discours d'extrême droite", a insisté Jean-François Copé.

Article original publié sur BFMTV.com