Ni conservatisme, ni marketing spirituel : vers des spiritualités citoyennes

Emmanuel Macron lors de son discours à la Conférence des évêques de France, au collège des Bernardins, lundi 9 avril à Paris.

Un croyant musulman, un agnostique, un théologien catholique et une écrivaine estiment qu'il est possible de trouver des chemins spirituels novateurs en politique, via des espaces d'échanges où sont posées interrogations existentielles et quêtes de sens.

La question du sens de l’existence connaît des vicissitudes particulières en ce début de XXIe siècle : dessèchement marchand du sens, associé à un double culte de la performance et de l’immédiateté, nostalgisme réactionnaire du «c’était mieux avant» redonnant souvent des couleurs au nationalisme, retour d’un absolu religieux sous la forme meurtrière du djihadisme. Notre époque a du mal à se saisir de la composante spirituelle de la vie de la cité, et donc de la politique, dans une perspective progressiste et démocratique. En tout cas, si l’on entend la spiritualité dans l’acception non nécessairement religieuse d’une exploration individuelle et collective du sens et des valeurs de l’existence humaine.

C’est encore plus difficile dans le cas français, où le souvenir déformé de la bénéfique séparation de l’Eglise catholique et de l’Etat en 1905 conduit à des amalgames fallacieux entre laïcité, anticléricalisme et athéisme ou entre spiritualité, foi et institutions religieuses. Ces amalgames ont été redoublés dans la période récente, qui a vu se rallier la droite et l’extrême droite à la laïcité jadis honnie, par le biais de la focalisation obsessionnelle sur l’islam. Certains comme Laurent Wauquiez, n’hésitent pas à faire cohabiter, dans une incohérence logique dotée d’une cohérence électoraliste, la laïcité avec le thème des «racines chrétiennes» de la France. Des affaires de voile dit «musulman» plongent périodiquement l’espace médiatico-politique dans une islam-hystérie. Dernière en date : la responsable syndicale étudiante Maryam Pougetoux. Les stigmatisations débordent largement l’extrême droite et la droite post-sarkozysée pour atteindre des ministres du gouvernement, comme Gérard Collomb et Marlène (...)

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