Le NFP désigne le député communiste André Chassaigne comme candidat à la présidence de l'Assemblée
Après des jours de tractations et de multiples noms évoqués, le Nouveau Front populaire a enfin réussi à se mettre d'accord sur un nom pour une candidature unique de la gauche à la présidence de l'Assemblée nationale. C'est André Chassaigne qui a été désigné pour tenter de briguer le prestigieux perchoir.
Une fumée blanche a fini par émerger des tractations du Nouveau Front populaire. Après avoir acté une candidature commune, le groupe écologiste et social (ex-Les Écologistes), la gauche démocrate et républicaine (GDR, où siègent les communistes), La France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS) se sont mis d'accord sur un nom pour essayer de remporter le poste de président de l'Assemblée. C'est le député communiste André Chassaigne qui a finalement été désigné.
Après s'être accordée dans la douleur sur le principe d'une candidature unique pour briguer le poste le plus prestigieux de l'hémicycle, l'union de la gauche vacillait quant au choix d'un nom définitif.
Le plus haut poste de l'Assemblée
Jeudi 18 juillet, à partir de 15 heures, l'ensemble des députés, réunis par ordre alphabétique dans l'hémicycle, va se prononcer pour la première fois lors d'un vote à bulletin secret à la tribune afin de désigner le ou la future présidente de l'Assemblée. Ce premier vote est celui qui lancera la XVIIe législature.
Traditionnellement, il appartient à un membre issu du bloc majoritaire de briguer le poste le plus prestigieux du Palais Bourbon, considéré comme le 4e de l'État. Mais dans un contexte politique incertain, où aucune majorité ne semble se dégager, l’élection du futur président de l’Assemblée nationale pourrait se jouer à la majorité relative, au troisième tour. Et ainsi revenir à un député qui, actuellement, ne sait pas encore s’il appartient à "la majorité" ou à "l’opposition".
En plus de faire respecter le règlement et d'assurer la bonne tenue des débats, le président de l'Assemblée a un pouvoir de nomination et de saisine dans plusieurs grandes instances (audiovisuelles, financières, constitutionnelles, éthiques et juridiques). C'est également un interlocuteur privilégié du chef de l'État. Notamment en cas de dissolution.
Pour l'heureux élu, le bénéfice d'une telle place est double: d'une part asseoir l'influence de son parti au sein de l'Assemblée et d'autre part, bénéficier d'une multitude d'avantages personnels. Le président de l'Assemblée peut en effet résider s'il le souhaite dans l'illustre Hôtel de Lassay, dans le 7e arrondissement de Paris. Une somptueuse propriété du 18e siècle accolée par un passage au Palais Bourbon.
En plus de ses indémnités de 7.637,39 euros brut de député, il touche une indemnité "spéciale" de 7.698,50 euros - soit un total de 15.335,89 euros.
Après le choix du nom, le barrage républicain?
Avec cette candidature unique, les partis de gauche rentrent officiellement dans la bataille des postes qui structurent l'hémicycle. Le Nouveau Front populaire a exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir le Rassemblement national se normaliser au sein des instances du Palais-Bourbon.
"Nous n'avons pas eu mandat de glisser quelque bulletin Rassemblement national dans quelque urne que ce soit", avait indiqué Boris Vallaud le 17 juillet sur notre antenne.
Dans un courrier de ce mardi 16 juillet, les quatres présidents de groupe de gauche ont appelé le camp présidentiel et la droite républicaine à une rencontre pour "aborder ensemble les enjeux de la mise en place de ce barrage républicain à l'Assemblée nationale".
Nombreux parmi le bloc central s'opposent à cette logique. "Au nom de quoi va-t-on pouvoir justifier leur éviction?", tempète un représentant d'Horizons auprès de BFMTV.com. Un avis partagé par la présidente sortante, Yaël Braun-Pivet, candidate à sa réélection. Comme en 2022, "l'ensemble des partis" doit être représenté, a soutenu lors d'une réunion à l'Élysée vendredi 12 juillet, la députée macroniste, selon l'AFP.