Or: Newmont rejette l'offre de Barrick Gold, propose une coentreprise

(Reuters) - Le groupe aurifère américain Newmont Mining a annoncé lundi rejeter l'offre hostile d'un montant de près de 18 milliards de dollars (15,9 milliards d'euros) lancée fin février par son concurrent canadien Barrick Gold, tout en lui proposant à la place une coentreprise dans le Nevada.

Aussi bien ce rejet que la proposition d'une coentreprise, susceptible de peser plusieurs milliards de dollars, étaient anticipés par les analystes financiers, qui attendent maintenant la réaction de Barrick Gold.

"La proposition égocentrique de Barrick est conçue pour transférer de la valeur des actionnaires de Newmont vers ceux de Barrick", a déclaré Gary Goldberg, directeur général de Newmont, lors d'une conférence téléphonique.

Un rachat de Newmont par Barrick rapprocherait les deux premiers producteurs d'or au monde à un moment où ils tentent de gonfler des réserves d'or en diminution et de tirer parti d'une hausse des cours du métal jaune.

Après des années de calme, les opérations de fusions-acquisitions dans le secteur de l'or s'intensifient. Barrick a notamment racheté Randgold Resources dans le cadre d'une transaction de six milliards de dollars l'an dernier.

Et Newmont, qui estime que l'offre de Barrick le sous-évalue, a confirmé son intention de racheter Goldcorp, un autre concurrent canadien, plus petit, pour 10 milliards de dollars.

A deux heures de la clôture de Wall Street, le titre Newmont, qui a cédé quelque 7% depuis l'offre de Barrick, avançait de 0,65%. L'action Barrick prenait pour sa part 1,22%.

Lors de l'annonce, le 25 février, de l'offre hostile de Barrick, Gary Goldberg avait déjà dit qu'une coentreprise constituait un meilleur moyen de valoriser les mines des deux groupes situées dans le Nevada, le plus important producteur d'or et d'argent des Etats-Unis.

Newmont possède 19 mines dans le Nevada, adjacentes à celles de Barrick.

(John Benny et Debroop Roy à Bangalore, Liana B. Baker à New York et Ernest Scheyder à Houston, Benoît Van Overstraeten pour le service français)