New Delhi dans le brouillard, premier pic de pollution de la saison
Une étude scientifique publiée en juin 2024 a établi que la pollution de l'air était responsable de 11,5% de la mortalité à Delhi, soit 12.000 morts par an.
Un brouillard toxique à couper au couteau, qui réduit piétons et véhicules à de simples ombres à quelques mètres de distance à peine... La capitale indienne New Delhi a connu mercredi son premier pic de pollution atmosphérique de la "saison".
Dans plusieurs quartiers de la mégapole, l'indice de qualité de l'air (IQA) a largement dépassé au petit matin la barre des 1.000 points, trois fois plus que le niveau jugé dangereux pour l'Homme.
La concentration en microparticules PM2.5 - les plus dangereuses car elles se diffusent directement dans le sang - ont atteint aux premières heures du jour jusqu'à 50 fois le seuil jugé tolérable par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ces chiffres ont baissé à la mi-journée mais sont restés très élevés. Le Rajpath, la célèbre esplanade bordée par l'India Gate, un arc de triomphe dédié à la mémoire des Indiens morts au combat, est resté noyé sous un "smog" aussi dense qu'inquiétant.
"Si on a la santé, on peut survivre à Delhi mais si on n'est pas en pleine forme c'est impossible", a commenté, fataliste, pour l'AFP Kuldeep, 24 ans, ouvrier sur un chantier tout proche. "J'ai peur que d'ici quelques années Delhi ne soit plus vivable".
La capitale indienne subit chaque année, à l'aube de l'hiver, de dangereux pics de pollution. Aux fumées quotidiennes produites par les industries et les véhicules s'ajoutent, à cette période, celles des brûlis agricoles pour créer un nuage que les températures plus froides et les vents plus faibles plaquent sur la ville et ses 30 millions d'habitants.
Selon l'OMS, la pollution atmosphérique peut causer des maladies cardiovasculaires et respiratoires ainsi que des cancers du poumon.
Malgré cette menace, de nombreux habitants de la ville ont vaqué normalement à leurs occupations.
"Planter des arbres"
"Je ne m'attendais pas à une telle pollution", a confié VP Nair, 25 ans, arrivé la veille de l'Etat du Kerala (sud). "Je ne ressens aucun inconfort mais j'ai pris la précaution de mettre un masque".