"Il n'est pas dans la vraie opposition": Éric Ciotti s'attaque à la stratégie de son ancien allié Laurent Wauquiez
Le président contesté des Républicains, qui a formé une alliance avec le Rassemblement national dans le cadre des élections législatives anticipées, estime ce mardi 20 août dans les colonnes du Figaro que le choix de Laurent Wauquiez de proposer un "pacte législatif" est "au moins le signe" que le député de Haute-Loire "n'est pas dans la vraie opposition mais dans la compétition du bloc central pour 2027".
Un bloc qu'il qualifie du "plus petit dénominateur commun" duquel il veut totalement se détacher avec les 16 députés de son groupe, alors que les tractations entre partis politiques se poursuivent au sein de la nouvelle Assemblée nationale morcelée après les résultats des élections législatives.
"Un pôle paralysé par l'impuissance du bloc central"
Alors que la nomination d'un nouveau Premier ministre par Emmanuel Macron n'est pas prévue avant une "série d'échanges" avec les chefs de parti ce vendredi 23 août, le camp présidentiel prône un accord avec une partie du centre-gauche et avec la droite afin d'éviter l'arrivée de Lucie Castets, la candidate du NFP, à Matignon. Notamment avec la droite de Laurent Wauquiez, qui a repris le flambeau du nouveau groupe LR à l'Assemblée, appelé la Droite Républicaine.
Si ce dernier a montré des signes d'ouverture à une alliance -notamment avec l'idée d'un "pacte législatif"- tout en refusant la perspective d'une coalition, cela a suffi pour qu'il s'attire les foudres d'Éric Ciotti.
"Malgré la résistance des vieux cadors, nous avons percé la citadelle", se félicite son entourage. "Nous avons opéré une rupture anthropologique et ébranlé un système qui vit depuis trop longtemps sur le concept absurde du barrage républicain".
On ne sait pas encore si Éric Ciotti prendra part aux consultations voulue par le chef de l'État le 23 août prochain à l'Élysée entre les chefs de partis et de groupes parlementaires. Mais on sait qu'il fera sa rentrée politique le 31 août dans les Alpes-Maritimes en donnant rendez-vous à ses soutiens.
"C'est un rendez-vous tout particulier, pour moi", a déclaré le député au Figaro. Avant d'ajouter: "Celui d'une formation qui prône l'union des droites, qui conteste le fait que la France soit prise en otage depuis trop longtemps par le diktat moral érigé par l'extrême gauche, ou gouvernée par un pôle paralysé par l’impuissance du bloc central."
"Notre liberté politique et notre souveraineté sont garanties"
Ce rendez-vous est aussi l'occasion de marquer son indépendance vis-à-vis du Rassemblement national. "Notre liberté politique et notre souveraineté sont garanties, ce n’est pas le débat", a-t-il assuré. Avec le RN, "nous avons en commun une plateforme électorale, fondée sur une alliance législative. Nous aurons des réunions de coordination, des intergroupes, parce que nous avons un projet commun", a-t-il affirmé tout en soulignant que leur projet est "complémentaire".
S'il revient à la justice de décider mi-octobre prochain à qui appartient LR, Éric Ciotti ou Laurent Wauquiez, le député des Alpes-Maritimes, ne semble pas encore décidé sur la suite des événements. Deux hypothèses sont avancées: réinvestir l'appareil des Républicains ou créer un nouveau mouvement.
"La question n’est pas totalement tranchée dans sa tête. Mais il vaut mieux créer un nouveau mouvement et repartir de zéro. LR est tellement gangrené par les querelles intestines et les ambitions personnelles…", estime une personne de son entourage quand d'autres évoquent la "dette énorme" du parti d'après Le Figaro.
Alors que se pose son avenir en tant que président des LR, se pose aussi la question de l'Élysée en 2027. Une course à la présidentielle à laquelle Éric Ciotti dit pour le moment "ne pas penser du tout" contrairement à son rival Laurent Wauquiez. "Nous verrons le moment venu", a-t-il ajouté.