Nekfeu et son ex-compagne au cœur d’une affaire judiciaire : ce qu’on sait des plaintes et accusations
JUSTICE - Le rappeur Nekfeu, Ken Samaras de son vrai nom, est au cœur d’un dossier judiciaire complexe l’impliquant ainsi que son ancienne compagne. Celle-ci, par la voix de son avocate qui a publié un communiqué le dimanche 3 novembre, l’accuse de violences sexuelles et psychologiques répétées. Ce lundi 4 novembre, le rappeur dénonce dans un communiqué des accusations « infondées et choquantes ».
Parents d’un jeune fils, ils s’opposent en fait depuis de nombreux mois dans le cadre de leur séparation. Voilà ce que l’on sait sur les différentes plaintes et accusations formulées par les deux parties :
· Une affaire rendue publique par l’ex-épouse de Nekfeu
Le dimanche 3 novembre au soir, Maître Florence Fekom a publié sur les réseaux sociaux un communiqué (depuis supprimé par le réseau social) concernant l’une de ses clientes. L’avocate au Barreau de Paris affirme dans son texte que cette dernière, l’ex-épouse de Nekfeu, a été violentée et violée à plusieurs reprises durant leurs quatre années de relation par le rappeur qu’elle a quitté alors qu’elle était enceinte de cinq mois. Elle explique que sa cliente a souhaité que l’affaire devienne aujourd’hui publique « au vu du traitement judiciaire différencié dont elle pâtit depuis plusieurs mois ».
Nekfeu est accusé de vi*l, de violences sexuelles et physiques par son ex-compagne, qui est aujourd’hui accompagnée par l’avocate Florence Fekom pour obtenir justice. (Communiqué) pic.twitter.com/NYjS6if4Ue
— TrenteTroisDegrés (@33Degres) November 3, 2024
D’après des informations révélées par BFMTV et Le Figaro, confirmées au HuffPost par le Parquet de Paris, l’ancienne compagne de Nekfeu a dénoncé plusieurs fois les comportements de l’artiste devant la justice.
· Des plaintes contre Nekfeu classées sans suite
En décembre 2022, elle a déposé plainte pour viol contre son ancien compagnon, des faits présumés survenus en Espagne que le rappeur a niés, témoignages à l’appui. La justice a classé la plainte sans suite en septembre 2023 en raison du manque « d’éléments caractérisés ». En cause aussi : l’absence de la plaignante aux huit rendez-vous fixés par les enquêteurs chargés de la plainte pour viol par conjoint qu’elle avait déposée.
En janvier 2024, une autre plainte déposée par l’épouse de Nekfeu contre ce dernier a également été classée sans suite, car l’infraction dénoncée n’était pas assez « caractérisée ». Il s’agissait d’une plainte pour violences : la jeune femme assure que le rappeur aurait eu des gestes menaçants envers elle en présence de leur enfant.
Une 3e plainte a été classée sans suite en mai dernier, toujours pour absence de caractérisation suffisante. La plaignante accusait alors Nekfeu de harcèlement moral par le biais de ses avocats, dans le cadre de leur divorce (prononcé en mars dernier) et la gestion du droit de garde de leur enfant.
En juin 2024 d’après Me Florence Fekom, la plaignante aurait tenté de déposer plainte une nouvelle fois au commissariat, mais celle-ci n’aurait pas été reçue. Ce qui l’aurait poussée à rendre « l’affaire » publique. Elle aurait écrit au procureur de la République de Paris pour demander à être entendue et pouvoir déposer officiellement plainte.
· La réponse de Nekfeu
Dans un communiqué publié sur X par son avocate Me Marie-Alix Canu-Bernard, Nekfeu a réagi le lundi 4 novembre aux accusations portées contre lui. Le rappeur évoque un communiqué « mensonger et diffamant ».
Dans un long texte, Nekfeu met en avant ce qui relève selon lui de manipulation et de chantage de la part de son ancienne épouse pour « l’atteindre en se servant de leur fils ». Il réaffirme nier tous les faits qui lui sont reprochés, explique avoir fourni toutes les preuves nécessaires à la police. L’artiste précise enfin que son ancienne compagne est actuellement sous contrôle judiciaire « avec interdiction d’approcher l’école » et qu’elle a été interpellée le 3 novembre suite à la disparition inquiétante de leur fils. Une information que le Parquet de Paris a confirmée au HuffPost, précisant que la garde à vue avait eu lieu au commissariat du 17ème arrondissement le 3 novembre au soir, et qu’elle avait été levée le 4 novembre au soir « pour poursuite des investigations. »
Monsieur Ken SAMARAS a souhaité s’exprimer lui-même, en réponse au communiqué d’hier soir sur X, du conseil de son ex-épouse. pic.twitter.com/MSmHFYOvlJ
— Canu-Bernard (@CanuBernard) November 4, 2024
De son côté, Nekfeu a en effet plusieurs fois porté plainte contre son ancienne compagne pour non-présentation d’enfant. En effet, c’est lui qui a obtenu la garde de leur enfant lors de leur séparation. Son épouse bénéficiant « d’un droit de visite et d’hébergement » aurait plusieurs fois manqué de lui remettre leur enfant lorsqu’elle était supposée le faire entre leur rupture en juillet 2022 et le mois de mai dernier. Deux de ces plaintes ont été classées « au motif que des poursuites apparaissaient disproportionnées au regard de la situation », avance le Parquet de Paris.
L’ancienne compagne de Nekfeu est actuellement sous contrôle judiciaire. Elle doit être jugée le 29 janvier prochain au tribunal correctionnel de Paris pour « non-représentation d’enfant » survenue les 29 et 30 mars dernier, au lendemain de l’officialisation de la décision du juge des affaires familiales, précise le Parquet de Paris. D’après le Code pénal, elle risque jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende si elle est jugée coupable.
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