Neil Gaiman, grand nom des comics et de la fantasy, accusé de violences sexuelles
La Néo-Zélandaise Scarlett Pavlovich raconte qu’elle était la baby-sitter du plus jeune fils de Neil Gaiman lorsque ce dernier l’a violée, en février 2022, dans l’une des maisons de l’écrivain britannique située sur l’île Waiheke, près d’Auckland. La jeune femme est l’une des huit qui témoignent, dans une enquête fleuve publiée sur le site Vulture et qui fait la une du New York Magazine (dont le site fait partie) du 13 janvier 2024.
Le jour même de ce premier viol (d’autres suivront, accompagnés de violences sexuelles brutales dans les semaines suivantes), Scarlett Pavlovich “a tapé ‘Me Too’ et ‘Nail Gaiman’ sur Google. Rien.” Car l’auteur de The Sandman, American Gods et Coraline n’est pas seulement l’une des figures majeures des comics, de la fantasy, du roman jeunesse et, plus largement, de la culture geek, rappelle la journaliste Lila Shapiro.
Des abus du pouvoir conféré par la célébrité
Il se présentait comme un grand féministe, et ses œuvres sont empreintes d’un certain progressisme et d’une inclusion des minorités. Elles commencent déjà à être relues à une nouvelle aune. Vulture relève : “Bien que ses romans regorgent d’histoires d’hommes qui torturent, violent et assassinent des femmes, c’était pour l’essentiel considéré comme une démonstration de son empathie.” Dans The Sandman, par exemple, le personnage agresseur est ainsi puni pour ses crimes.
Qui plus est, l’auteur est accusé de s’adonner à un détournement des pratiques BDSM – d’où le titre en une du magazine : “Appelle-moi maître” – en écartant toute considération pour le consentement. Or, comme le détaille Vulture, “le BDSM est une culture encadrée par des normes établies de longue date, et la plus importante d’entre elles consiste au consentement à la fois explicite et enthousiaste de la dynamique générale mais aussi de chacun des actes auxquels se livrent les participants.”
Le grand magazine new-yorkais, référence des milieux culturels, a approfondi son enquête à partir des premiers éléments mis au jour à l’été 2024. En plus de corroborer les témoignages et d’en récolter de nouveaux, Lilia Shapiro explique : “J’ai aussi passé en revue des entrées de journaux personnels de l’époque, des textos, des courriels envoyés à des amis, des messages échangés entre Gaiman et ces femmes, et la correspondance de la police.”
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