«Je ne me vois pas vivre dans cette Turquie-là»

Dans le quartier de Kasimpasa, à Istanbul, en juillet.

Après le putsch raté de juillet, un Franco-Turc installé depuis deux ans à Istanbul raconte les raisons de son prochain retour en France. Un chemin que sa belle-famille, alévie et kurde, va également suivre.

Le lieu est un poil kitsch. Marc (1) travaille dans une boutique d’événementiel : confiseries, décorations, guirlandes de fleurs et tout le tralala. Au milieu de ce décor chargé, l’entreprise familiale – créée par ses beaux-parents il y a vingt-cinq ans – tourne bien : à Istanbul, on ne badine pas avec les mondanités, les réceptions se font en grande pompe. Pourtant, le 16 juillet, au lendemain du coup d’Etat raté contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, Marc et toute sa famille ont subitement décidé de tout vendre et de quitter le pays.

A la fois kurdes et alévis, ils représentent une double minorité (ethnique et religieuse) en Turquie. Au moment du putsch, ils étaient en vacances au bord de la mer. «Quand on est rentré, on a vu des gens crier "Allah Akbar" sur le pont. D’autres portaient des machettes dans les rues. Ce coup d’Etat, ça a été un déclic. Je ne me vois pas vivre dans cette Turquie-là, raconte Marc, qui est venu s’installer ici il y a deux ans, après son mariage. On s’est dit que c’était le moment de partir. J’ai la double nationalité, franco-turque, donc ça va aller vite. On attend juste les papiers pour ma femme.»

La décision a donné lieu à deux conseils de famille. Pour les beaux-parents, notamment, qui sont nés à Istanbul et ne parlent pas français, l’exil est un choix douloureux. Certes, le couple, de gauche, appartient à la riche bourgeoisie libérale de la ville et financera sa réinstallation en vendant son entreprise, mais il leur faudra «tout de même repartir de zéro». Leurs deux plus jeunes enfants, étudiants, viennent aussi. Ils vont tenter d’intégrer l’université française. «Même eux n’imaginent pas d’avenir ici, explique Marc. Ils voient leurs amis sur Facebook partir dans des délires islamistes. Que vont-ils se dire? Il (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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