"Je ne vois pas où est le problème" : Le Pen réagit à la règle de Bardella sur le casier judiciaire vierge

La présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale a rappelé que "ne pas avoir d'inscription à son bulletin numéro 3 du casier judiciaire est une exigence qui existe au RN depuis très longtemps."

Invitée ce mercredi 20 novembre de la matinale de RTL, la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, est revenue sur la polémique qui entoure les propos du président du parti d'extrême droite, Jordan Bardella, qui a déclaré lundi soir sur BFMTV "ne pas avoir de condamnation à son casier judiciaire" était la "règle numéro une" pour être candidate RN à une élection.

"On fait une affaire de rien du tout ! Je ne vois pas où est le problème. Ne pas avoir d'inscription à son bulletin numéro 3 du casier judiciaire est une exigence qui existe au RN depuis très longtemps, et est valable pour tout le monde quoi qu’il arrive", martèle-t-elle. "Cette règle a existé, existe et existera. Jordan n'a fait que rappeler cela", a-t-elle affirmé.

Puis, Marine Le Pen a pointé la "relation de confiance" qu'elle entretient avec Jordan Bardella. "Je lui ai donné en temps voulu sa chance et il ne m’a jamais déçu. Et entre temps il a été élu à la tête du RN", dit-elle.

"On n'en a pas parlé ensemble car on ne se met pas dans cette hypothèse. Vous savez la confiance que j’ai à l’égard de Jordan Bardella, mais en l’occurrence, c’est le mouvement politique, si j’étais empêchée, qui serait amenée à choisir son candidat. C’est le fonctionnement démocratique interne de notre mouvement", développe-t-elle, évoquant une possible confirmation de sa peine d'inéligibilité.

Au terme de cet entretien, Marine Le Pen a rappelé sur X que 250 000 personnes ont déjà signé la pétition de soutien à son égard. "Un acte pacifique, qui permet à tous ceux qui le veulent, d'exprimer leur indignation", écrit-elle.

Mardi, les opposants politiques de Jordan Bardella n'ont pas manqué mardi d'ironiser sur la sortie du président du RN, qui a souligné qu'un "casier vierge" devait être la "règle" pour se présenter à une élection, alors que Marine Le Pen est sous la menace d'une condamnation au tribunal.

"Ne pas avoir de condamnation à son casier judiciaire est pour moi une règle numéro un lorsqu'on souhaite être parlementaire de la République", a estimé Jordan Bardella au milieu d'un long entretien accordé lundi soir à la chaîne BFMTV.

Et d'ajouter que cette position a "toujours été" celle du RN, régulièrement épinglé dans la presse pour avoir investi des candidats ayant tenu des propos à caractère raciste ou xénophobe, ou ayant été condamnés par le passé.

Et "si Marine Le Pen est condamnée ?", l'a alors relancé Maxime Switek, en référence au procès des assistants d'eurodéputés RN, où les procureurs ont requis à son encontre une peine d'inéligibilité assortie de l'exécution provisoire - c'est-à-dire qu'elle s'applique immédiatement même en cas d'appel - ce qui pourrait entraver les ambitions de Marine Le Pen pour la présidentielle.

Semblant pris de court, Jordan Bardella, souvent présenté comme un successeur putatif en cas d'impossibilité pour Marine Le Pen de briguer une candidature, a répondu qu'il y aurait un "appel" en cas de condamnation du tribunal, et "que Marine Le Pen est totalement innocente".

Article original publié sur BFMTV.com