"Comment ne pas se sentir trahis" : des membres des César dénoncent la nomination de Polanski

Les membres dénoncent un "manque de transparence" concernant le maintien d'office du cinéaste Roman Polanski parmi ses membres, refusant toutefois de démissionner pour réformer l'institution.

Une centaine de représentants de la nouvelle assemblée générale de l'Académie des César a dénoncé jeudi un "manque de transparence" concernant le maintien d'office du cinéaste Roman Polanski parmi ses membres, refusant toutefois de démissionner pour réformer l'institution.

"Nous venons d'être élu(e)s en tant que membres de la nouvelle assemblée générale de l'APC (Association pour la promotion du cinéma), en charge de l'organisation des César", rappellent divers représentants du secteur, dont l'actrice Marina Foïs, le comédien Guillaume Gallienne ou encore les réalisateurs Cédric Klapisch, Pascale Ferran, le producteur Saïd Ben Saïd, dans une tribune adressée jeudi à l'AFP.

"C'est avec stupeur que nous avons découvert lundi soir, en même temps que la proclamation des résultats du vote, la liste des 18 'membres historiques' (sur les 45 membres de l'ancienne association) ayant demandé à conserver leur mandat", déplorent les signataires.

Or cette liste "est constituée depuis fin juillet", s'indignent-ils, dénonçant un "manque de transparence (...) dommageable" et "peu propice à la confiance nécessaire à une nouvelle gouvernance". En outre, seuls deux de ses membres sont des femmes, au détriment de la stricte parité initialement prévue au sein de l'assemblée générale, de 182 personnes.

"Comment ne pas se sentir trahis", s'interrogent ceux qui doivent élire le 29 septembre, pour un mandat de deux ans, renouvelable une fois, le nouveau conseil d'administration de l'association des César, ainsi qu'un tandem femme/homme à sa présidence.

"Rendre les César plus vivants, plus joyeux"

Parmi les "membres historiques" qui vont siéger à leurs côtés, figurent le cinéaste Roman Polanski qui avait renoncé à se rendre à la dernière cérémonie des César sous la pression de féministes après de nouvelles accusations de viol, mais aussi le producteur Thomas Langmann, condamné en 2019 pour harcèlement envers sa femme, et Alain Terzian, critiqué pour sa gestion de l'ancienne Académie des César.

"Parmi nous, des voix se sont élevées pour appeler à la démission collective", rappellent les signataires de la tribune. Mais ce "n'est pas, à nos yeux, la réponse adéquate. Nous ne laisserons pas notre place vacante", insistent-ils, se disant "profondément attachés aux César et à leur mission d'intérêt général pour la profession".

"Nous souhaitons de larges réformes pour rendre les César plus vivants, plus joyeux, plus éclectiques, plus ouverts sur le monde, plus représentatifs de toutes les composantes du cinéma français, aussi bien en termes de formes cinématographiques, de métiers, que de diversité d'origines", expliquent-ils.

Ils entendent ainsi élire des administrateurs représentant "ces changements", avant de s'atteler "à la rédaction de nouveaux statuts" en "cohérence" avec leur "aspiration à une nouvelle gouvernance réellement revivifiée", font-ils valoir.

Article original publié sur BFMTV.com

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