Yahoo Actualités "Je ne sais pas ce que je vais devenir": à l'est de l'Ukraine, les civils se résignent à fuir
À Tchassiv Yar, le bruit de l'artillerie est permanent. Dans ce village situé à quelques kilomètres avant Bakhmout, une ville que les Russes essaient de prendre depuis plusieurs mois, les habitants se résignent à fuir pour échapper à la guerre.
C'est le cas de Svetlana, qui renonçait depuis le début à quitter son domicile à cause de ses quatre chats. Mais la situation plus dangereuse chaque jour et l'incessant bruit des bombes l'ont poussé à partir.
"Je ne sais pas ce que je vais devenir, j'ai peur", confie-t-elle au micro de BFMTV.
"Tout le monde a peur"
L'association Dobra Sprava, qu'elle a contactée pour l'aider à déménager, lui a trouvé un nouveau logement à Dnipro, à plus de 200 kilomètres à l'ouest de Tchassiv Yar.
Mais le trajet est périlleux pour y arriver. Il faut emprunter une route en mauvais état, à découvert, au milieu des positions russes et ukrainiennes.
"Bien sûr que j'ai peur. Les militaires, les bénévoles, tout le monde a peur ici, mais il faut bien s'entraider et puis la peur nous permet de ne pas faire n'importe quoi et de rester le plus prudent possible", estime Sacha, bénévole de Dobra Sprava.
Certains ont "peur de quitter leur chez eux"
Contrairement à Svetlana, certains habitants refusent de partir de Tchassiv Yar, malgré la proximité du village avec les lignes de front.
"Ils ont peur de quitter leur chez eux et de l'accueil qu'on pourrait leur réserver là où ils partiraient", explique Sacha, alors que se font entendre au loin ce qu'il reconnaît comme "des tirs ukrainiens."
Le père de trois enfants continue de distribuer le contact de l'association aux habitants récalcitrants à partir et promet d'aider chaque Ukrainien qui lui en ferait la demande.
La Russie a affirmé lundi avoir "complètement" pris le contrôle de Paraskoviïvka, une autre localité située à proximité immédiate de Bakhmout. Le 24 février prochain, cela fera un an que Moscou a envahi l'Ukraine.
