John Cameron Mitchell: «Je ne peux pas me résoudre à dire qu’on est tous foutus»

John Cameron Mitchell.

A l’occasion de la sortie de «How to Talk to Girls at Parties», le cinéaste revient sur son adolescence, sa carrière, et s’inquiète d’une censure grandissante.

Le cinéaste américain John Cameron Mitchell se fait connaître en 1998 avec une comédie musicale off-Broadway à propos d’une chanteuse rock’n’roll transgenre (qu’il interprète) à la poursuite de son ancien amant qui lui a volé ses chansons. Intitulée Hedwig and the Angry Inch, l’adaptation cinématographique arrive trois ans plus tard par ses soins. Le Festival de Cannes accueille en 2006 son long métrage Shortbus, gang bang joyeux à sexualités multiples et scènes explicites. Il réalise aussi une fiction dépressive qui ne lui ressemble pas, Rabbit Hole (2011), où une mère (interprétée par Nicole Kidman) pleure la perte de son enfant. Mitchell revient hors compétition à Cannes en 2017 avec l’électrique et excitant How to Talk to Girls at Parties, un teenage film fantastique adapté d’une nouvelle de Neil Gaiman. Des ados punks de Londres dans les années 70 y rencontrent une tribu d’aliens tout de latex fluo vêtus. De quoi parler avec lui d’amours florissantes, d’adolescence naïve, de sexualités sans frontières et de censure croissante et menaçante qui plane sur l’industrie cinématographique…

Comment grandit l’enfant John Cameron Mitchell ?

Dans une base militaire à Colorado Springs. Mon père était général. Nous avons vécu là-bas, mais on a aussi beaucoup circulé entre les Etats, les différentes bases en Allemagne, en Grande-Bretagne… Ma mère écossaise m’a envoyé dans des écoles catholiques. Je me souviens de la base militaire comme d’un petit système social à part, hautement macho. Mais il y avait quelque chose de très ambigu dans l’air : l’écho des années 60 et sa rage sourde, le poids de la guerre du Vietnam, le scandale du Watergate, aussi un brin d’internationalisme, un restant de «do it yourself». J’y ai croisé des personnes de différentes couleurs, de différents «tout», c’était très étrange.

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