"Il ne faudra pas beaucoup pour que le feu reparte": le monde agricole demande des gages à Michel Barnier

Après la crise du début d'année, des aides d'urgence ont été débloquées mais la crise politique a laissé en suspens le vote d'une loi agricole. Les agriculteurs, dont Jérôme Bayle, figure du mouvement de colère du monde agricole, attendent au tournant le nouveau Premier ministre Michel Barnier.

À peine Michel Barnier nommé à Matignon, les agriculteurs l'ont prévenu: il faut "placer l'agriculture dans les priorités immédiates de son gouvernement".

Après la crise de cet hiver, où les agriculteurs avaient en partie bloqué le pays, des aides d'urgence ont été débloquées, mais les syndicats majoritaires déplorent le coup d'arrêt au vote d'une loi agricole, laissée de côté au Sénat après la dissolution.

Les agriculteurs, dont Jérôme Bayle, figure du mouvement de colère du monde agricole, attendent au tournant le nouveau Premier ministre et veulent la mise en place du plan d'urgence négocié avec l'ancien gouvernement.

"C'est une urgence. Ça fait deux mois qu'on attend, que le pays est à l'arrêt total. On avait ouvert un dialogue, fait de propositions sur l'avenir de l'agriculture au gouvernement", explique l'agriculteur à BFMTV, depuis son exploitation de Montesquieu-Volvestre, en Haute-Garonne.

Michel Barnier concentre d'autant plus les attentes qu'il a été ministre de l'Agriculture, entre 2007 et 2009, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. "J'espère qu'il fera une agriculture saine mais pas extrémiste", ajoute Jérôme Bayle, à savoir qui ne favorise pas les grandes exploitations et qui permet l'utilisation de pesticides.

"Mes homologues agriculteurs d'autres pays européens utilisent des produits pour protéger leurs cultures. Moi, je ne peux pas le faire", déplore Luc Mesbah, céréalier et secrétaire générale de la FDSEA de Haute-Garonne.

S'ils ne sont pas entendus, le monde agricole promet une nouvelle mobilisation. "Si ça ne se passe pas bien avec ce nouveau gouvernement, les agriculteurs se mobiliseront, c'est sûr", assure Luc Mesbah.

Jérôme Bayle, lui, prédit un mouvement "peut-être plus structuré, organisé et d'ampleur encore plus grande". "Je pense qu'il ne faudra pas beaucoup pour que le feu reparte", pointe-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com