Pas de 2ème vague de coronavirus, dit Véran qui appelle à ne pas relâcher les efforts

PAS DE 2ÈME VAGUE DE CORONAVIRUS, DIT VÉRAN QUI APPELLE À NE PAS RELÂCHER LES EFFORTS

PARIS (Reuters) - La France n'est pas entrée dans une "deuxième vague du coronavirus" mais se trouve dans une poursuite de l'épidémie, a déclaré mercredi le ministre de la Santé, Olivier Véran, appelant à ne pas relâcher l'effort au coeur de l'été.

"On n'est pas dans une deuxième vague du coronavirus, on est dans la poursuite d'une épidémie, à plus ou moins bas bruit, en fonction des pays et villes concernés", a-t-il dit sur LCI.

"Rien ne dit que nous aurons une seconde vague, rien ne dit que nous n'aurons pas de seconde vague", a ajouté le ministre devant la presse dans l'après-midi, lors d'une visite d'un centre de logistique dans les Yvelines, où il a annoncé la distribution de masques gratuits à huit millions de Français en situation précaire dans les dix à quinze jours.

Les chiffres communiqués quotidiennement par les autorités sanitaires font état d'une accélération des cas de contamination au coronavirus, autour d'un millier par jour en fin de semaine dernière quand la tendance moyenne tournait autour de 560 sur les 21 premiers jours du mois.

Mardi soir, le dernier bilan en date était de 725 cas supplémentaires sur une journée.

Pour autant, a souligné le ministre, la situation "n'est pas la situation de février", en référence au mois ayant précédé l'éclatement de l'épidémie qui a fait à ce jour plus de 30.000 morts pour 183.804 cas confirmés.

Une des explications tient à l'accroissement du nombre de tests effectués en France. "Nous testons beaucoup plus, nous passons désormais les 500.000 tests par semaine", a dit Olivier Véran, rappelant que la France en était à 300.000 au moment du déconfinement, le 11 mai dernier.

"IL SUFFIT QU'UN BAR ORGANISE UNE SOIRÉE UNDERGROUND..."

Mais "ça n'explique pas tout", a-t-il poursuivi, soulignant que "pour 100 tests, nous étions à 1,1% de tests positifs, nous sommes désormais à 1,3% de tests positifs" et évoquant également un relâchement des attitudes et une augmentation des cas parmi la jeunesse notamment.

Plusieurs exemples récents ont mis en lumière des attitudes éloignées des "bonnes pratiques" de protection sanitaire.

A Quiberon, dans le Morbihan, où un cluster a été identifié la semaine dernière à partir d'un premier cas identifié le 21 juillet, les plages sont désormais interdites le soir et la nuit. Des images d'une "pool party" à Saint-Tropez (Var) ont également circulé ce week-end sur les réseaux sociaux avec absence de masques et de distanciation.

Olivier Véran voit dans ces événements des "sortes de bulles où on se sent hors du temps". "C'est quand on se sent invulnérable qu'on prend le plus de risques."

Aussi, a-t-il ajouté en allusion à la situation à Quiberon, "quand on voit qu'il suffit qu'un bar n'applique pas le protocole (sanitaire), organise une soirée 'underground' et qu'il y a 50 personnes qui sont contaminées et qu'on est obligé d'aller fermer quasiment une station balnéaire, je ne regrette absolument pas la fermeté dont je fais preuve depuis des mois (à l'égard de la fermeture des discothèques)".

Dans un communiqué diffusé mercredi matin, la préfecture du Morbihan a fait état de 72 cas à ce jour identifiés pour le cluster de Quiberon.

PAS DE RELÂCHEMENT

"Il ne faut pas lâcher maintenant, le travail qui a été fait par les Français depuis six mois dans ce pays et qui a permis de sauver tant de vies doit se poursuivre, même quand c'est l'été, même quand on en a marre, même quand on est avec ses amis, avec sa famille", a-t-il insisté.

"Nous ne voulons pas arriver à un reconfinement (...) La guerre n'est pas terminée", a-t-il encore dit.

Le ministre de la Santé a notamment recommandé le port du masque en extérieur dans les lieux très fréquentés.

"L'Organisation mondiale de la santé reconnaît désormais depuis plusieurs jours un risque sérieux de transmission aérosol du virus, ce qui veut dire que le port du masque, notamment lorsqu'il y a une concentration de personnes, si vous êtes dans une rue où il y a plusieurs personnes qui vont se balader et où on n'est pas sûr de pouvoir garder les distances, le port du masque, oui je le recommande."

"Lorsque vous êtes tout seul sur une place publique ou dans un parc et qu'il n'y a personne autour de vous, ça fait forcément moins sens", a-t-il ajouté.

Au total, avec l'identification de 14 nouveaux "clusters" mardi, la France compte désormais 142 foyers épidémiques au niveau national, a précisé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal lors du compte rendu du conseil des ministres.

(Henri-Pierre André, avec Myriam Rivet et Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot)