Je ne suis pas asociale, je suis socialement sélective

Accepter d’être introverti est une chose, l’assumer face aux autres en est une autre…
MilanMarkovic via Getty Images Accepter d’être introverti est une chose, l’assumer face aux autres en est une autre…

MilanMarkovic via Getty Images

La compagnie d’autres êtres humains m’épuise plus qu’elle ne m’épanouit. Et malgré tout, il y a autour de moi des gens que j’aime profondément.

BIEN-ÊTRE - Asociale. Ou socialement sélective, c’est selon. À toi. Toi qui un jour es passé dans ma vie, quelques heures, quelques jours, mois ou années. Même furtivement. À toi que j’ai pu apprécier, aimer, détester, voire haïr, à tous ceux qui d’une manière ou d’une autre ont croisé mon chemin.

On est toujours le con de quelqu’un, et toujours le méchant dans une histoire mal racontée. La réalité, c’est que nos vies sont ainsi faites : de rencontres et de séparations, d’amour et de désamours, de doux moments et de tempêtes infernales. Chacun de ces moments nous apprend finalement, même les pires, surtout les pires.

Bien sûr j’ai des regrets, des rancunes, du ressentiment. C’est triste, les regrets. Cela laisse une impression d’avoir perdu du temps de vie. Et à la fois, sur l’instant, ces moments regrettés aujourd’hui ont pu paraître beaux, magiques ou insouciants. C’est ce que j’en garderai, l’émotion de l’instant.

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Je dis souvent que je n’aime pas les gens

C’est vrai, et de plus en plus avec le temps. J’apprécie certaines présences, certaines compagnies. J’aime échanger un regard, un sourire, quelques mots. Rarement davantage. La compagnie d’autres êtres humains m’épuise plus qu’elle ne m’épanouit. Et malgré tout, il y a autour de moi des gens que j’aime profondément. Des très connus sans qui je ne me sens pas exister, et beaucoup de simples connaissances que j’aime malgré tout parce qu’ils me touchent, souvent par leur gentillesse ou leur fragilité.

En réalité, j’aime les gens fragiles et discrets.

Ceux qui sourient timidement et parlent très bas. Tout l’inverse de ce que je suis moi, une extravertie qui parle fort, rit fort, qui est tout l’inverse de la discrétion. Une extravertie d’extérieur et en réalité une réelle introvertie, une ambivalence personnifiée. Parce que si l’on m’entend rire ou parler fort, on me connaît finalement très peu. Seule une poignée de personnes triée sur le volet me connaît suffisamment pour savoir qui je suis vraiment. Une sauvage, une indépendante, une secrète aussi. Méfiante, surtout.

Je n’ai aucune confiance en l’être humain. Il peut être la meilleure version de lui-même un jour, et devenir le diable en personne le lendemain. Je suis aussi un être humain, et je ne vaux pas mieux que les autres, entendons-nous bien. L’humain peut être aussi beau et gentil que laid et profondément mauvais. Tout ce que tu dis, fais, pense peut être un jour encensé et le lendemain, se retourner contre toi. Quand tu crois pouvoir te confier à quelqu’un, n’oublie jamais que demain, cette confiance pourra être utilisée comme une arme visant à te détruire. L’Homme est ainsi fait, aussi bon puisse-t-il être, il ne devra pour survivre en situation de crise, que penser avant tout à ses propres intérêts. Bref.

Je n’aime pas les humains

Je leur préfère de loin les animaux. Purs, sains, fidèles, sans une once de méchanceté ni de jugement, sous réserve qu’ils soient traités comme il se doit. Avec amour, patience et bienveillance. Ils n’ont pas la parole, et c’est là leur force : sans elle ils ne peuvent pas blesser. Parce que les mots abîment, les mots ravagent, les mots désarment, les mots tuent aussi parfois.

Ces dernières années, je me suis forcée à sociabiliser. Parce que je suis aussi une gentille qui peine à repousser les invitations à la conversation. Une anecdote en entraînant une autre, on entre dans ta sphère intime et peu à peu, on l’envahit. Ce n’est pas moi, je n’aime pas voir les gens tous les jours, je n’aime pas partager avec eux mon quotidien, pas avoir à compter sur eux. Évidemment, cela ne s’est pas très bien terminé, parce que lorsque l’on doit travestir ce que l’on est pour coller à ce que l’on attend de nous, un jour on se perd sous un costume bien trop grand pour nous.

Alors je suis retournée dans ma bulle de sécurité, dans mon asociabilité choisie.

Avec les humains triés sur le volet qui savent que je suis un oiseau libre qui n’échange que lorsqu’il en a envie. Qui pense souvent mais parle peu. Avec mes nains aussi. Les seuls humains que j’aime inconditionnellement et profondément. Ceux à qui j’essaye d’inculquer à la fois l’amour de l’autre mais aussi la méfiance, l’équilibre délicat qu’est la confiance que l’on place en autrui.

Ce témoignage, initialement publié sur le blog Maëline, a été reproduit sur Le HuffPost avec l’accord de son autrice.

À voir également sur Le HuffPost :

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Lire aussi