Naufrage de la Méduse : quand l’incompétence d'un capitaine provoque la mort de 160 personnes !

A priori, la mission n'a rien de sorcier : pour concrétiser le retour de la France au Sénégal, Hugues Duroy de Chaumareys, officier de marine, est chargé d'y acheminer militaires, fonctionnaires, scientifiques et colons. Le 17 juin, sa frégate, La Méduse, quitte l'île d’Aix, flanquée de trois autres bateaux. Très vite, l’incompétence de Chaumareys - qui n’a pas commandé de vaisseau depuis 25 ans - saute aux yeux. Ses choix de navigation déconcertent. Tout comme son sérieux penchant pour la boisson, généreusement dispensée à bord. L’indiscipline règne : un mousse disparaît, un incendie ravage les cuisines. Au large de la Mauritanie, le 2 juillet, la Méduse s’ensable lamentablement dans le banc d’Arguin, écueil pourtant bien connu des marins. Après une vaine tentative de renflouement par un équipage aviné puis une tempête qui détériore gravement la quille, décision est prise le 5 juillet d’évacuer. Les six chaloupes s’avérant insuffisantes pour accueillir 392 passagers, seuls femmes, enfants et hauts gradés y sont admis. Les autres - soit 147 malchanceux (4 officiers, 120 soldats, 15 matelots et 8 civils, dont une femme) - sont invités à monter sur un grand radeau de fortune (20 mètres sur 6) constitué d’éléments de mâture et de planches. Deux heures plus tard, les amarres qui le relient aux chaloupes se rompent...

A la dérive, les naufragés commencent à paniquer ; d’autant que le radeau peine à supporter leur poids. Les provisions viennent vite à manquer. L’eau de mer brûle à vif (...)

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