"Un naufrage judiciaire": l'avocate de Cédric Jubillar dénonce un "acharnement" contre son client

Suite à la décision de la cour d'appel de Toulouse de renvoyer Cédric Jubillar devant une cour d'assises pour le meurtre de sa femme Delphine en 2020, l'avocat de l'accusé dénonce un "acharnement" contre son client.

C'était une décision attendue. Ce jeudi 26 septembre, la cour d'appel de Toulouse a confirmé le renvoi de Cédric Jubillar devant une cour d'assises pour le meurtre de sa femme Delphine en 2020. Cette décision, qui met un point final à quatre ans de procédure, est aussi le signe d'un "acharnement" contre Cédric Jubillar, estime son avocate Me Emmanuelle Franck.

Delphine Jubillar, 33 ans, mère de deux enfants, a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 du domicile familial à Cagnac-les-Mines, près d'Albi, dans le Tarn. En l'absence de corps et de témoins, les investigations policières s'orientent principalement vers son mari, Cédric Jubillar.

Dans cet arrêt d'une trentaine de pages pris par la cour d'appel de Toulouse ce jeudi, Me Emmanuelle Franck, l'une des avocates de Cédric Jubillar, rappelle qu'à l'heure actuelle, il n'est fait mention ni de la culpabilité, ni de l'innocence de son client. Mais, qu'il "existe suffisamment d'éléments dans le dossier" pour qu'ils soient débattus devant une cour d'assises.

"On se retrouve avec une décision que nous avons lu en substance, qui vient agréer un certain nombre d'éléments: il n'acceptait pas le divorce, il a eu un comportement jugé bizarre par la justice", explique l'avocate à BFMTV.

Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, ni preuve irréfutable, les enquêteurs ont la conviction que Cédric Jubillar a tué sa femme Delphine, qui venait de lui annoncer son intention de divorcer.

Des hypothèses, qui reposent principalement pour Me Emmanuelle Franck, sur des suppositions. "On a une agglomération de plein de petits éléments, mais qui à aucun moment ne vient nous expliquer ce qui a pu se passer dans cette nuit du 15 au 16 décembre 2020", estime l'avocate.

"On n'a toujours pas l'ébauche d'un scénario, c'est bien la difficulté de ce dossier", a déclaré Me Emmanuelle Franck à BFMTV.

Pour autant, la décision prise par la cour d'appel de Toulouse était loin d'être une surprise pour Me Emmanuelle Franck, elle était même "attendue", explique-t-elle. "On raisonne depuis le départ avec un certain acharnement concernant notre client, mais surtout par un raisonnement complètement déductif", estime Me Emmanuelle Franck.

"Elle a disparu, ça ne peut être que lui, on n'a pas d'autres pistes. En même temps, on ne les a pas cherchées, donc forcément ça ne peut être que lui", dénonce encore l'avocate, parlant d'un "naufrage judiciaire".

"Et finalement tout ce que nous n'avons pas dans le dossier, c'est la faute de Cédric Jubillar et pas parce qu'on s'est trompé de scénario", fustige Me Emmanuelle Franck.

De son côté, la famille de Delphine Jubillar s'est félicité du renvoi de l'accusé de la cour d'assises. "Cette décision est ainsi bienvenue et permettra à mes clients d’espérer obtenir enfin des réponses", a déclaré leur avocat, Me Mourad Battikh, dans un communiqué. La date du procès n'est pas encore connue.

Article original publié sur BFMTV.com