Natixis compense les activités de marché par la gestion d'actifs

par Matthieu Protard et Maya Nikolaeva

PARIS (Reuters) - Natixis a fait état mardi d'une hausse de 29% de son résultat net au cours du troisième trimestre, la gestion d'actifs et l'assurance ayant compensé le recul des activités de marché.

La banque, filiale du groupe BPCE, indique dans un communiqué avoir dégagé un bénéfice net de 383 millions d'euros

sur le trimestre contre 298 millions un an plus tôt. Sur la période, son produit net bancaire (PNB) a progressé 15% à 2.205 millions d'euros.

Selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S, les analystes attendaient en moyenne un bénéfice net de 340 millions au troisième trimestre, ainsi qu'un produit net bancaire de 2.167 millions.

Entre juillet et septembre, les revenus de Natixis ont crû de 18% dans la gestion d'actifs et de 12% dans l'assurance.

Toutefois, en dépit d'une collecte de 3 milliards d'euros sur cette période, la banque a enregistré un recul de ses encours sous gestion à 813 milliards d'euros à fin septembre contre 834 milliards à fin juin.

Ce tassement s'explique par la sortie d'encours de plus de 20 milliards gérés pour le compte de CNP Assurances avec qui Natixis a modifié ses accords commerciaux dans l'assurance depuis début 2016.

Interrogé sur des discussions avec Axa dans la gestion d'actifs, Laurent Mignon, le directeur général de Natixis, n'a pas voulu faire de commentaires spécifiques.

"Le métier de la gestion d'actifs est un métier stratégique pour Natixis", a néanmoins déclaré Laurent Mignon lors d'une conférence téléphonique.

"Nous étudions de façon régulière et on engage éventuellement des discussions avec un certain nombre d'acteurs quand il y a des dossiers qui se présentent et qui ont un intérêt stratégique", a ajouté le dirigeant.

"FORTE PRESSION" SUR LES TARIFS BANCAIRES

A la mi-octobre, Axa a confirmé avoir été approché en vue d'une transaction dans la gestion d'actifs mais a fermé la porte à un rapprochement en déclarant que cette activité restait stratégique.

Comme pour les autres établissements bancaires, Natixis a en revanche vu ses activités de marché reculer avec une baisse de 9% de ses revenus sur le troisième trimestre.

La banque présentera le 20 novembre aux investisseurs son nouveau plan stratégique.

Sa maison-mère, le groupe mutualiste BPCE, a de son côté dégagé des résultats en repli qui illustrent les difficultés auxquelles reste confrontée la banque de détail en raison de la persistance de taux historiquement faibles.

Le produit net bancaire du pôle banque de proximité, qui comprend notamment les réseaux Banques populaires et Caisses d'épargne a reculé de 1,3% et son résultat avant impôts s'effrite de 7,6%.

Prié de dire s'il redoutait une guerre de prix dans la banque de détail après l'arrivée d'acteurs comme Orange Bank sur le marché, François Pérol, le président du directoire de BPCE a indiqué s'attendre à "une forte pression" sur les tarifs des services bancaires.

Pour accélérer sa marche vers le digital, le groupe BPCE doit d'ailleurs prochainement lancer en France Fidor Bank après avoir racheté cette fintech allemande il y a un an.

(Edité par Jean-Michel Bélot)