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Natalie Portman évoque à la "Marche des femmes" la sexualisation dont elle a été victime à 13 ans

Ce samedi, la 2e "Marche des femmes", un an après avoir défilé contre Donald Trump, a été l'occasion pour Natalie Portman de prendre publiquement la parole et de livrer un récit glaçant sur la sexualisation dont elle a été victime dès 13 ans.

Tout juste un an après avoir défilé en masse aux quatre coins du pays pour protester contre l'élection et la politique de Donald Trump, les bonnets roses à oreilles de chat (les "Pussy Hats") de la "Marche des femmes" étaient de retour ce samedi dans un mouvement tout aussi massif que l'an dernier. Les manifestations, portées par le mouvement #Metoo, ont ainsi rassemblé des centaines de milliers de personnes dans plus de 250 villes des Etats-Unis. A Los Angeles, 500.000 personnes ont défilé. C'est d'ailleurs là que la plus importante manifestation s'est tenue.

Parmi les personnes défilant figuraient notamment Scarlett Johansson et Natalie Portman. Appelant à "une révolution du désir", Natalie Portman a galvanisé la foule en soulignant que "l’an dernier, nous parlions du début d’une révolution (…) Aujourd’hui, grâce à vous, la révolution est en marche !" La comédienne s'est en outre fendu à la tribune d'un récit glaçant, revenant sur la sexualisation dont elle a fait l'objet dès ses 13 ans, alors qu'elle venait d'être révélée aux yeux de la Critique et du grand public dans le rôle de Matilda dans le film de Luc Besson, Léon.

"Le système actuel empêche les femmes d'exprimer leurs désirs, leurs volontés, leurs besoins. [...] Laissez-moi vous raconter ma propre expérience. J'avais 12 ans sur le tournage de mon premier film, Léon. J'y jouais une jeune fille devenue l'amie d'un tueur, et veut venger le meurtre de sa famille. Le personnage découvre et développe sa féminité, sa voix et ses désirs. A ce moment de ma vie, je découvrais moi-même ma féminité, mes propres désirs, ma propre voix. J'étais si excitée à 13 ans, à la sortie du film, parce que mon travail allait rencontrer un écho humain ! Toute excitée j'ai ouvert ma première lettre de fan, et c'était un viol fantasmé qu'un homme m'avait écrite. Un compte à rebours a commencé à la radio locale, jusqu'à mes 18 ans, c'est-à-dire le jour où il serait légal de coucher avec moi. Les Critiques parlaient de mes seins qui pointaient dans leurs articles, et j'ai très vite compris, même à 13 ans, que si je voulais m'exprimer sexuellement, je ne me sentirai pas en sécurité. Et que les hommes auraient la liberté d'objectifier et de parler de mon corps, pour mon malheur. Alors j'ai vite adapté mon comportement. J'ai rejeté les films avec des scènes de baisers, j'ai parlé de ce choix dans les interviews, je mettais surtout en valeur mon côté sérieuse. Je faisais attention à être élégante, me construisant la réputation d'être quelqu'un de prude, conservatrice, geek, sérieuse. Je voulais sentir que mon corps était en sécurité, et que ma voix serait écoutée".

Pour les plus anglophones d'entre vous, vous pouvez voir dans la vidéo ci-dessous l'intégralité de son discours.. L'extrait traduit en français commence à partir de 01''12.