"Je n'arrivais pas à y croire" : elle découvre qu'elle a été adoptée et qu'elle est amie avec son père biologique sur Facebook
Une Géorgienne découvre à l'âge de 32 ans qu'elle a été adoptée. Après de longues recherches, elle retrouve sa mère, puis son père biologique sur Facebook.
Une Géorgienne a découvert, alors qu'elle était trentenaire, qu'elle avait été adoptée peu après sa naissance. Après avoir mené des recherches, elle s'est rendu compte qu'elle était amie avec son père biologique sur le réseau social Facebook depuis trois ans, sans l'avoir jamais rencontré, comme elle le raconte à la BBC ce dimanche 1er décembre.
En 2016, Tamuna Museridze perd sa mère. En vidant la maison familiale, elle découvre son certificat de naissance et s'aperçoit que sa date de naissance n'est pas celle qu'elle pensait.
Alors âgée de 32 ans, elle soupçonne pour la première fois qu'elle ne sait pas tout sur ses origines et qu'elle n'a peut-être pas été élevée par ses parents biologiques. Tamuna décide alors de se lancer dans des recherches et crée un groupe Facebook appelé "Je cherche" dans l'espoir de retrouver ses parents biologiques.
"Une mission personnelle"
Au fil de ses recherches, celle qui est journaliste de métier découvre qu'en Géorgie, des milliers de nouveau-nés ont été arrachés à leurs parents, à qui on a assuré que leur enfant était mort, pour être ensuite vendus.
Ce trafic de nourrissons horrifie Tamuna Museridze. Elle interviewe des centaines de familles sur ce sujet et soupçonne qu'elle a elle aussi été vendue.
"J'étais journaliste sur cette histoire, mais c'était aussi une mission personnelle pour moi", confie-t-elle.
Sa mère biologique "hurle" au téléphone
Durant l'été, elle reçoit finalement un message d'une femme qui vit dans une région rurale géorgienne et assure connaître celle qui pourrait être sa mère biologique. Cette dernière aurait dissimulé sa grossesse avant d'accoucher à Tbilissi en septembre 1984, soit la date probable de la naissance.
Grâce aux nouveaux indices qu'on lui a donnés, Tamuna se met à la recherche de celle qui lui a probablement donné la vie et retrouve sur Facebook une femme qui dit être sa nièce.
Tamuna appelle enfin sa mère biologique, mais l'échange téléphonique ne se passe pas comme elle l'attendait. "Elle a commencé à crier, à hurler, elle a dit qu'elle n'avait pas donné naissance à un enfant. Elle ne voulait rien avoir à faire avec moi", s'étonne la trentenaire.
"J’étais prête à tout, mais sa réaction a dépassé tout ce que j’aurais pu imaginer", reconnaît-elle.
Pour elles, ces semaines sont éprouvantes. "Je n'arrivais pas à croire que je les avais trouvées", dit la jeune femme.
Confirmé par test ADN
Pour en avoir le coeur net, Tamuna fait un test ADN avec celle qui dit être sa cousine et lui a permis de retrouver sa mère. Les analyses confirment leur lien de parenté.
Armée de ces résultats, la Géorgienne parvient à convaincre celle qui lui a donné la vie de lui donner plus d'informations sur les circonstances de sa naissance. Elle apprend ainsi qu'elle ne fait pas partie de ce trafic d'enfants volés géorgiens, mais que sa mère a choisi de la faire adopter après sa naissance, étant tombée enceinte après une courte aventure.
"C’était douloureux d’apprendre que j’avais passé 10 jours seule avec elle avant l’adoption. J’essaie de ne pas y penser", dit Tamuna.
"Dès qu’il m’a vue, il a su que j’étais sa fille"
La mère de Tamuna accepte de lui donner le nom de son père, alors âgé de 72 ans. La trentenaire le cherche alors sur Facebook. C'est là qu'elle découvre qu'ils sont amis depuis déjà 3 ans, probablement en lien avec son travail de journaliste sur les enfants volés géorgiens.
"Il ne savait même pas que ma mère biologique était enceinte. C'était une énorme surprise pour lui", dit-elle.
Père et fille organisent rapidement leur rencontre qui sonne comme une évidence. "Dès qu’il m’a vue, il a su que j’étais sa fille. J’ai ressenti tellement d’émotions contradictoires", confie Tamuna.
En discutant, ils apprennent à faire connaissance et se rendent compte qu'ils partagent notamment une passion commune pour la danse.
Désormais, Tamuna s'est découvert une nouvelle famille, comprenant plusieurs demi-frères et demi-soeurs, des tantes, oncles et cousins. "De tous ses enfants, c’est moi qui ressemble le plus à mon père", sourit-elle.