“NarcoFiles” : les Colombiens délocalisent la production et le trafic de cocaïne
Pour la première fois depuis que les États-Unis ont lancé la “guerre contre la drogue” dans les années 1970, la structure internationale du trafic de cocaïne est en train de changer radicalement.
Les Colombiens, premiers producteurs de cette drogue, exportent à présent leur savoir-faire, ce qui permet de délocaliser la production, selon des documents du parquet colombien piratés puis transmis à une quarantaine de médias dans plus de 23 pays par le collectif de hackeurs Guacamaya, et baptisés “Narcofiles”.
D’après le média colombien 070, l’un des premiers à avoir obtenu les informations ensuite reprises et retravaillées par la plateforme de journalisme d’investigation Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) :
“Les trafiquants de drogue redessinent la carte de la cocaïne au XXIe siècle : la culture de la feuille de coca s’étend au nord vers l’Amérique centrale, tandis que les laboratoires de transformation de la drogue ont traversé l’Atlantique vers l’Europe.”
Les cultures, situées jusqu’à récemment uniquement en zone andine, et en particulier en Colombie, au Pérou et en Bolivie, s’étendent à présent jusqu’au Guatemala et au Mexique, où les autorités détruisent de plus en plus de plantations, qui sont dans la foulée réinstallées non loin par les cultivateurs.
Il s’agit cependant d’un changement progressif, tant la Colombie, qui a produit 230 000 hectares de coca en 2023, selon l’Organisation des nations unies, domine le marché mondial.
Un marché “moins centralisé”
D’autre part, des laboratoires, où les trafiquants s’occupent de la transformation de la matière première en cocaïne, ont également été découverts en Europe de l’Est et aux Pays-Bas.
“Loin d’être perdants, les criminels colombiens exportent leur savoir-faire en tant que ‘cuisiniers’ de la cocaïne et fournisseurs de services aux groupes criminels internationaux.”
Ce chamboulement est dû à la fragmentation de groupes comme la guérilla des Farc, qui a signé un traité de paix en 2016, et qui contrôlait une bonne partie du commerce de cocaïne.
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