"Je n'ai rien à cacher": écarté du jury du festival de Deauville, Ibrahim Maalouf va porter plainte
Sur Instagram, Ibrahim Maalouf a réagi après son éviction du jury du festival de Deauville. Il dénonce le fait "d'être boycotté injustement" par l'événement et donne rendez-vous aux organisateurs "devant les tribunaux".
"Deauville rendez-vous devant les tribunaux". Après avoir été écarté du jury du festival du film américain de Deauville par la directrice en raison d'un "malaise dans l'équipe" en lien avec la vague #MeToo, l'artiste Ibrahim Maalouf a réagi dans la nuit de samedi à dimanche sur son compte Instagram.
"Je me faisais un plaisir de faire partie du jury du festival du film américain de Deauville et je viens d'apprendre par la presse que la directrice du festival a pris la décision de me sortir du jury pour, semble-t-il, ne pas faire de vague au sein du festival mais tout en reconnaissant qu’elle n’a absolument rien à me reprocher", a déclaré le trompettiste dans une vidéo filmée depuis le Liban.
"Je suis malheureusement, même si je n’en parle pas, souvent victime de harcèlement de la part de certaines personnes qui s’acharnent à vouloir absolument que je sois coupable des accusations qui ont été portées contre moi, il y a maintenant quelques années et dont j’ai été entièrement innocenté et lavé. (...) Et malgré les jugements, je crois qu'il y a des gens qui ont du mal à accepter que je puisse être quelqu’un de bien", poursuit-il.
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"Je n'ai rien à cacher"
Dans un texte, publié en guise de réponse à son éviction du jury du festival de Deauville, Ibrahim Maalouf explique qu'il avait "annulé des concerts et refusé de nombreuses sollicitations" pour pouvoir assister à l'événement normand.
Selon lui, "un partenaire financier" aurait "fait pression" sur le festival avant son ouverture pour "demander son éviction du jury". "Le festival a cédé pour des raisons qui sont, soyons clairs, exclusivement mercantiles", assure-t-il.
"Le festival m'a demandé 'd'accepter de me retirer du jury en toute discrétion' ceci pour 'préserver nos intérêts réputationnels' respectifs", ajoute l'artiste.
Il dénonce également le fait d'être "boycotté injustement par une institution de ce calibre qui non seulement ne tient aucun compte des décisions de justice mais encore piétine mon honneur par crainte pour ses propres intérêts réputationnels et surtout financiers".
Ibrahim Maalouf assure enfin qu'il ne "cédera pas aux intimidations et pressions". "Je n'ai, je le redis, rien à cacher, et n'ai pas subir vos médiocres peurs mercantiles. Deauville, rendez-vous devant les tribunaux", conclut-il.
"La présence d'Ibrahim Maalouf devenait de plus en plus problématique"
Dans un article publié dans La Tribune Dimanche samedi, la nouvelle directrice du Festival du cinéma américain de Deauville, Aude Hesbert, avait en effet fait savoir que le trompettiste Ibrahim Maalouf ne faisait plus partie du jury, en raison d'un "malaise dans l'équipe" en lien avec la vague #MeToo.
L'artiste avait été accusé il y a plusieurs années d'agression sexuelle sur mineure, une affaire dans laquelle il a été relaxé en 2020.
Selon Aude Hesbert, "à l'annonce de la composition du jury le 8 août dernier, il y a eu beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux et dans les médias, un malaise s'est installé dans l'équipe".
"Ce n'est pas à moi de juger, punir ou condamner, mais la présence d'Ibrahim Maalouf devenait de plus en plus problématique pour la bonne tenue, sereine, d'un festival qui fête son 50e anniversaire, qui est aussi ma première édition et que je souhaite porter avec clarté et transparence", a-t-elle déclaré.