Nahid Aboumansour, faire de l'exil un ciment social

© Léopold Picot/RFI

Nahid Aboumansour a quitté le Liban pour le Québec en 1989. Architecte dans son pays, elle a dû tout reprendre de zéro, son diplôme n'étant pas reconnu dans la province. En fondant Petites-Mains en 1995, une entreprise d'insertion primée dans tout le Canada, elle a permis à des milliers de femmes immigrantes de trouver un travail qualifié.

De notre correspondant à Montréal,

Sur le boulevard Saint-Laurent de Montréal, en face du grand parc Jarry, impossible de rater l'immeuble de l'entreprise Petites-Mains. Composé de deux mains croisées, le logo est affiché en grand, fièrement, avec trois mots qui résument le projet : « Femme - profession - insertion ». À l'intérieur du bâtiment sur trois étages, des femmes immigrantes dans la province du Québec, viennent y apprendre la couture industrielle, se forment aux métiers de la restauration, ou encore suivent des cours de français. Une entreprise à vocation sociale reconnue par les gouvernements provincial et fédéral et dont l'histoire est inextricablement liée au destin d'une femme : Nahid Aboumansour.

Avant d'être à la tête d'une des entreprises d'insertion les plus ambitieuses du Québec, Nahid était architecte. Née à Jezzin, dans le sud du Liban, elle enseigne sa profession à la faculté de Beyrouth, tout en dirigeant son propre cabinet. L'entrepreneuse de 35 ans quitte finalement le Liban à la fin de l'année 1989, épuisée par l'instabilité et la guerre.

Désormais, Nahid assure avoir tout prévu pour passer le relais, sur le plan financier comme humain, mais elle ne compte pas s'arrêter, pas encore. De toute façon, ajoute la directrice, elle craindrait trop de s'ennuyer.


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