Nahel : le directeur d’« Oise Hebdo » condamné pour avoir divulgué le nom du policier ayant tué l’adolescent
MEDIAS - La passe d’armes juridique a donné raison au ministre de l’Intérieur. Ce jeudi 22 août, le directeur du journal Oise Hebdo a été condamné à une amende pour avoir divulgué, peu après les émeutes ayant suivi la mort de Nahel en juin 2023, le nom du policier auteur du tir mortel, a indiqué le parquet de Compiègne.
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Vincent Gérard, directeur de la publication de l’hebdomadaire picard, a été condamné à 4 000 euros d’amende dont 2 000 avec sursis, ainsi qu’à verser 1 000 euros au policier au titre du préjudice moral, a indiqué le parquet. Le journal a lui-même fait part de cette décision de justice sur son site internet, dans un article mentionnant à nouveau le nom du policier. Vincent Gérard a indiqué à l’AFP qu’il allait faire appel de cette condamnation, rendue trois jours après l’audience tenue lundi 19 août.
« J’ai fait mon travail de journaliste en disant où habitait le policier, il importait que les gens qui habitent à côté soient au courant qu’il y avait éventuellement un danger qui pouvait se passer », s’est justifié le directeur du journal. Par ailleurs, « il n’y avait pas de raison que son nom ne soit pas divulgué », il « circulait » sur internet et « sa sécurité était totalement assurée puisqu’il était en prison », a-t-il ajouté.
Gérald Darmanin avait saisi la justice
Unité, l’un des principaux syndicats de policiers, s’est félicité sur X d’une condamnation qui met fin à « l’impunité de ceux qui se cachaient derrière la loi sur la liberté de la presse pour mettre en danger des policiers ».
L’hebdomadaire avait publié, le 6 juillet 2023, un article donnant le nom du policier et sa commune de résidence, ainsi qu’une photo de lui tirée du site Copains d’avant. Le soir même, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait saisi la justice contre Oise Hebdo, dénonçant un « contenu irresponsable ».
Le journal Oise Hebdo, qui avait diffusé l’identité et le domicile de notre collègue #policier mis en cause dans « l’affaire #Nahel a été condamné par le tribunal de Compiegne.
Le @PoliceSCSI se félicite de cette décision de justice. https://t.co/DXzOGUVncl— Officiers et Commissaires de police (@PoliceSCSI) August 22, 2024
Plusieurs nuits d’émeutes dans toute la France avaient suivi la mort à 17 ans de Nahel, tué le 27 juin 2023 par une balle tirée à bout portant par un policier, scène filmée par une riveraine, et qui a ravivé la question des violences policières en France. L’auteur du coup de feu mortel, Florian M., a été mis en examen pour meurtre et incarcéré pendant cinq mois, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. L’enquête sur la mort de Nahel a été clôturée par les juges d’instruction début août. La mère du garçon espère qu’un procès pourra se tenir, pour faire toute la lumière sur la mort de son fils.
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