"Il n’y a plus aucune règle": Marine Le Pen dénonce l'exclusion du RN des postes-clés à l'Assemblée

À l'Assemblée nationale, les députés du RN n'ont obtenu aucune des six vice-présidences, pas de poste de questeur sur les trois en jeu, pas même un secrétaire sur douze. Une mise à l'écart dénoncée par Marine Le Pen auprès du Parisien ce samedi 20 juillet.

"Il n’y a plus aucune règle": Marine Le Pen dénonce l'exclusion du RN des postes-clés à l'Assemblée

Pour Marine Le Pen, l'Assemblée nationale "est devenue une zone de non-droit". Dans un entretien au Parisien publié ce samedi 20 juillet, la cheffe des députés RN a dénoncé la mise à l'écart du Rassemblement national dans la répartition des postes-clés à l'Assemblée nationale ces derniers jours.

"11 millions d’électeurs, qui sont représentés à l’Assemblée nationale par le premier groupe, viennent d’être privés de toute représentation dans les instances qui la composent", a-t-elle fustigé.

Aucune des six vice-présidences, pas de poste de questeur sur les trois en jeu, pas même un secrétaire sur douze: Marine Le Pen et ses alliés n'ont obtenu aucun poste au bureau de l'Assemblée, sa plus haute instance exécutive, à l'issue des élections qui se sont tenues ces derniers jours.

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"Le bureau prendra donc des décisions qui seront par définition totalement illégitimes et cela en violation du règlement de l’Assemblée qui nous accordait un questeur, deux vice-présidents et deux secrétaires", a estimé la députée du Pas-de-Calais auprès du Parisien.

Marine Le Pen s'est notamment indignée que les députés du camp présidentiel aient participé au vote pour la présidence de la commission des Finances, alors qu'ils s'abtiennent depuis 2007 pour permettre l'élection d'un membre de l'opposition. Les macronistes ont voté pour l'élue de droite Véronique Louwagie qui a été finalement battue par le député LFI Éric Coquerel.

"La majorité du bloc central ne pouvait pas voter pour elle car, en général, elle ne participe pas au vote de la commission des Finances. Cela démontre surtout qu'il n'y a plus aucune règle à l'Assemblée nationale. Elle est devenue une zone de non-droit", a affirmé Marine Le Pen.

Le RN est le groupe le plus important de la nouvelle Assemblée, avec 126 députés. Mais le bloc qu'il forme avec ses alliés proches d'Éric Ciotti est le troisième derrière l'alliance de gauche Nouveau Front populaire et le camp présidentiel.

Il y a deux ans, la macronie avait concédé au Rassemblement national deux vice-présidences, dans le souci d'une représentation équitable des groupes, comme le préconise le règlement de l'Assemblée. Cette fois, le groupe Ensemble pour la République (EPR) présidé par Gabriel Attal avait décidé de ne mettre aucun bulletin "ni pour le RN, ni pour LFI", et de s'affranchir de cette proportionnalité.

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Une consigne qui a permis à la macronie d'offrir à ses propres troupes et à La Droite républicaine d'obtenir plusieurs postes-clés, prix de leur soutien à la candidature de Yaël Braun-Pivet, réélue jeudi au perchoir malgré la défaite du camp présidentiel au second tour des législatives.

"Tous ces postes ont été en réalité 'dealés' par monsieur Attal aux 47 députés LR. Je m’interroge sur la nature d’un pacte qui consiste à obtenir des voix en contrepartie d’avantages indus", a déclaré Marine Le Pen ce samedi.

Après une nouvelle matinée de tensions, le camp présidentiel a obtenu samedi six des huit présidences de commission à l'Assemblée nationale mais l'Insoumis Éric Coquerel a été réélu à la présidence de la commission des Finances, dévolue à l'opposition et qui était convoitée par la droite. Les socialistes ont arraché d'une voix la commission des Affaires culturelles, remportée par Fatiha Keloua Hachi, au détriment du Modem.

Article original publié sur BFMTV.com