"Je n'étais qu'un exécutant": Nicolas Hulot tire un bilan amer de son passage au pouvoir

L'ex-ministre dénonce un conservatisme et une sensibilité aux lobbies des conseillers du pouvoir.

L'écologiste Nicolas Hulot tire, dans une interview jeudi à Paris-Match, un bilan amer de son bref passage au pouvoir en tant que ministre de la Transition écologique d'Emmanuel Macron (2017-2018), une année pendant laquelle il juge n'avoir été "qu'un exécutant, submergé", au terme de laquelle il a démissionné.

"À Matignon, les énarques autour (du Premier ministre Édouard Philippe) me regardaient comme l'écolo de service. Pour eux, les éoliennes, c'étaient des moulins à vent pour les bobos", rapporte-t-il à l'hebdomadaire, dans un long article accompagné de photos de l'ancien homme de télévision, 65 ans, dans sa propriété bretonne.

L'ex-ministre pointe un conservatisme et une sensibilité aux lobbies des conseillers du pouvoir: "Tous ces gens étaient bien plus jeunes que moi, mais leurs logiciels étaient parfois obsolètes. (...) J'ai vu des conseillers à l'Agriculture plus rigides que la patronne de la FNSEA".

"Tout se joue à Matignon"

Son passage au gouvernement, après avoir dit non successivement à Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, s'est résumé selon lui à une succession d'arbitrages perdus: "Il faut le reconnaître, tout se joue à Matignon. Par contre, je suis responsable des non-décisions ou des mauvaises. Je n'étais qu'un exécutant, submergé. Au début, j'ai cru que je n'étais pas au niveau ou mal organisé, avant de réaliser qu'on était structurellement sous l'eau."

Et de conclure: "Quand je parlais d'une mutation sociétale, eux pensaient adaptation, moi transformation du système. C'est là l'immense malentendu: ils voulaient soigner une bronchite, moi un cancer généralisé."

Article original publié sur BFMTV.com

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