Néolithique : un site funéraire dans le sud de la France révèle une partie de ses secrets
L'analyse de l'ADN de défunts éclaire le passé d'un groupe du Néolithique dans le site funéraire de l'Aven de la Boucle, dans le sud de la France, avec une préférence accordée aux hommes sur près d'un millénaire.
Il y a de 5.600 à 4.800 ans de cela, les corps étaient descendus dans la grotte par une galerie pavée, et déposés pour certains sur un lit de terre jaune pour s'y décomposer. Puis leurs ossements étaient disposés plus loin dans la salle.
"Nous avons pu vraiment confirmer qu'il y avait beaucoup plus d'hommes que de femmes"
En bordure méridionale des Cévennes, le gouffre est une des plus anciennes sépultures collectives connues dans le Midi de la France.
Découvert en 1954, l'Aven de la Boucle a commencé à être fouillé vingt ans plus tard. Mettant au jour les milliers d'ossements d'environ 75 individus, accompagnés de milliers de tessons de céramique, d’éléments de parure et de petits objets.
Il conserve une grande part de mystère sur le sens des pratiques funéraires d'une époque qui n'a laissé aucune trace écrite dans cette région du monde.
Les recherches en génomique supervisées par une équipe de chercheurs des Universités de Bordeaux et Montpellier affinent les conclusions portées auparavant par l'étude des ossements.
Avec un sanctuaire regroupant les restes d'humains de deux époques culturelles distinctes, s'étalant sur environ 900 ans, mais appartenant sans doute à un même groupe.
"Les premiers archéologues avaient déjà une petite idée sur le sexe des individus, mais nous avons pu vraiment confirmer qu'il y avait beaucoup plus d'hommes que de femmes", explique à l'AFP Mélanie Pruvost, qui a supervisé l'étude parue le 28 août 2024 dans la revue Proceedings B of the Royal Society B.
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"Nous avons mis en évidence beaucoup de liens de parenté entre ces individus"
L'analyse initiale des ossements témoignait de biais remarquables, avec une sélection des défunts écartant largement les enfants. Et une probable proximité génétique, comme en attestait le partage d'une particularité anatomique remarquable de la rotule chez un grand nombre de sujets.
"Nous avons mis en évidence beaucoup de liens de parenté[...]