Des médecins de ville en état de radicalisation

Une manifestation à Paris, le 6 janvier, à l’appel du Syndicat national des jeunes médecins généralistes pour sauvegarder la médecine générale.

Tous les syndicats qui appellent à la grève ce vendredi contre la réforme de Marisol Touraine dénoncent la lourdeur et la suspicion de l’administration.

Avis de tempête dans le monde de la médecine de ville. Et les qualificatifs sont nombreux pour la décrire : «Journée santé morte», «blocage sanitaire», «Black Friday». Bref, une journée à ne pas mettre un malade dehors, car nul n’en doute, à l’Elysée comme avenue de Ségur, le mouvement devrait être très suivi. Et ce vendredi matin, un nombre très élevé de cabinets médicaux seront fermés. «C’est rare, c’est même inédit que la totalité des syndicats de médecins libéraux signent un texte commun, et appellent à une action commune», note Jean-Paul Ortiz qui préside la Confédération des syndicats médicaux de France (CSMF).

La goutte d’eau du tiers payant ?

Trois jours avant la relecture à l’Assemblée de la loi santé de Marisol Touraine, c’est donc un nouveau coup de chaud qui secoue le monde de la santé. Et un coup de colère qui se cristallise sur la généralisation du tiers payant. «Nous renouvelons notre opposition ferme et déterminée au tiers payant généralisé obligatoire», écrivent tous les syndicats, précisant même qu’ils «ne la mettront pas en œuvre». En clair, un appel à la désobéissance.

Cette mesure, la ministre de la Santé a voulu en faire le fer de lance de sa réforme, la qualifiant même de «grande avancée de gauche». Certes, la plupart des pays européens l’ont déjà adoptée, mais était-ce l’urgence du moment ? «Le conflit autour du tiers payant est emblématique de la tension actuelle, note un ancien haut fonctionnaire de la santé. Vu les mauvaises relations entre les pouvoirs publics et la médecine de ville, cette annonce, assortie d’une obligation, a été perçue comme la goutte d’eau d’une bureaucratie, devenue à leurs yeux, insupportable.» Le gouvernement s’en défend, affirmant que le dispositif sera «simple». On attend pour voir, car le rapport commandé aux organismes d’assurance maladie, qui avaient (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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